Ce n'était certainement pas l'opposition de rêve pour l'ouverture d'une coupe du monde de football. Hier sur le coup de 16 heures GMT, le Qatar était en effet face à l'Equateur pour le premier des 64 matches du Mondial 2022.
Rien à voir par exemple avec un RFA # Algérie (0-1) de 1982, un Argentine # Cameroun (0-1) en 1990 ou encore France # Sénégal (0-1) lorsqu'à la surprise générale, des sélections africaines ont pris le dessus sur des équipes réputées être des foudres de guerre.
Hier au stade Al Bayt, le pays hôte, qui participe pour la première fois à cette compétition, a en tout cas été défait d'entrée par son adversaire du jour sur le score de 2 buts à 0. L'apprentissage risque d'être rude et l'aventure de s'arrêter dès les matches de poules mais pour ce riche émirat de la péninsule arabique, déjà content d'accueillir la planète foot au prix de mille et une polémiques, le plus important est sans doute ailleurs, dans l'exposition médiatique mise au service d'une véritable diplomatie sportive.
Pour l'Afrique, c'est aujourd'hui que le tournoi débute avec l'entrée en lice du Sénégal qui croise les crampons contre les Pays-Bas. Sur le papier, ce sont les deux favoris du groupe A et les Lions de la Téranga ne devraient pas théoriquement avoir trop de mal à se qualifier. Détentrice de la dernière Coupe d'Afrique des nations, 1re nation africaine et 18e mondiale dans le dernier classement FIFA, la sélection sénégalaise, de loin la première chance africaine à ce mondial devant le Cameroun, le Maroc, la Tunisie et le Ghana a, en effet des états de service qui plaident en sa faveur. Elle est ainsi arrivée au Qatar, déterminée à faire aussi bien, sinon mieux qu'en 2002 quand elle avait atteint les quarts de finale, avec un certain Aliou Cissé, aujourd'hui entraîneur, mais autrefois capitaine de l'équipe nationale.
Dotés d'un solide collectif servi par un mental d'acier qui lui ont permis de faire les parcours qu'on sait à la CAN et lors des éliminatoires du Mondial, les Lions ont cependant un handicap de taille : le forfait de Sadio Mané. La faute à une blessure au péroné droit le 8 novembre dernier au cours de la confrontation entre le Bayern Munich et le Werder Breme lors de la 14e journée de la Bundesliga qui a contraint l'enfant de Bambali à jeter l'éponge. " Un seul Lion vous manque et la tanière est dépeuplée ", pourrait-on dire, pour paraphraser Lamartine, au sujet du métronome qui est un leader sur le terrain et en dehors dont la seule présence rassure ses coéquipiers ; même si ses camardes pourraient puiser dans ce coup du sort qui frappe leur capitaine, les ressources pour aller très loin dans le tournoi.
Et ça commence dès aujourd'hui au Al Thumama stadium par une bonne prestation face aux Oranges qu'il faut presser absolument et à défaut de gagner, il s'agit surtout de ne pas perdre pour ne pas se compliquer inutilement la tâche. La défaite est d'autant plus interdite que les Banana Mecanica équatoriens, en s'imposant dans la rencontre inaugurale, prennent la tête du Groupe A et se posent en outsiders pour arracher l'un des deux tickets qualificatifs en cas de faux pas des favoris. La bande à Aliou en a assurément les moyens, à condition de ne pas se laisser submerger par la pression et les rushes fulgurants de Depay, de Jong, de Ligt, Blind et toute cette vague orange qui pourrait déferler sur elle. Attention donc à ne pas se noyer dès l'entame du tournoi.
