Afrique: COP 27 - Des conclusions en mode procrastination climatique

Longues et difficiles ont été les discussions-négociations lors de la COP 27 qui s'est achevée hier à l'aube, à Charm el-Cheikh en Egypte. Ce 27e sommet mondial sur le climat a donc joué les prolongations pendant plus de 24 heures par rapport à son calendrier initial. Mais à la fin, la montagne a accouché d'une souris.

Elle a créé plus de déception qu'elle n'a engendré d'espoir en un sursaut planétaire sur le front de la lutte contre le réchauffement climatique. De fait, on retiendra du rapport final les principaux points suivants : création d'un fonds d'aide aux pays pauvres pour faire face aux dégâts climatiques ; engagement pour le développement des énergies renouvelables ; invitation à un meilleur suivi des énergies à basse émission de gaz à effet de serre, c'est-à-dire le nucléaire. Pour la réduction de l'exploitation des énergies fossiles, pétrole, charbon et pour la réduction drastique des émissions polluantes, il faudra repasser.

Les écologistes et tous les engagés pour une économie verte sur notre planète bleue n'en finissent pas d'avaler des couleuvres au cours de ces grandes messes sur le climat qui se terminent toujours par un report des actions efficientes pour une résilience efficace contre le réchauffement climatique. Une véritable procrastination climatique donc, qui laisse pantois sur les ambitions des Etats à s'engager résolument sur les voies d'un développement durable.

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La 27e COP qui vient de s'achever est un exemple d'anthologie de ces procrastinations climatiques à répétition depuis un quart de siècle au moins, pendant que la planète brûle, au propre et au figuré. Elle est même un recul, cette COP 27, par rapport aux précédentes notamment celle tenue à Paris en 2015. Un recul par son manque d'ambitions à contenir le réchauffement climatique à 1,5C° par rapport à l'ère préindustrielle.

Pour certains experts, habitués à ces sommets mondiaux sur le climat, Charm el-Cheikh 27 a " affaibli les obligations pour les pays de présenter des engagements nouveaux et plus ambitieux " acceptées à Paris en 2021. En effet, le rapport final de la COP 2022 est une "déclaration volontairement vague" qui renvoie la définition des détails opérationnels en faveur de la réduction des gaz à effet de serre à la COP 28, prévue pour se tenir en 2023 aux Emirats arabes unis, soulignent certains observateurs.

On comprend donc la déception de la plupart des participants notamment les délégués de l'ONU, de l'Union européenne, de l'Union africaine et des pays pauvres en général. En effet, les pays riches polluent la planète, participant grandement au réchauffement climatique et aux catastrophes climatiques qui vont avec et dont les pays pauvres sont les principales victimes mais rechignent à délier les cordons de la bourse pour payer les réparations nécessaires.

Pour rappel, en 2019 les pays riches promettaient 100 milliards de dollars US par an aux pays pauvres pour les aider à faire face aux effets néfastes du réchauffement climatique, à partir de 2020, mais 2 ans après, la promesse tarde à être tenue. Qu'en sera-t-il alors de celle de créer un fonds de soutien à la résilience aux catastrophes climatiques actée à Charm el-Cheikh ?

" Promesse de grand n'est jamais héritage ", dit l'adage et l'on comprend la déception des pays africains devant le rapport final, vague, sans ambitions ni engagements contraignants pour les grands pays pollueurs impénitents. Alors est-il exagéré d'affirmer que sur le front de la lutte contre le réchauffement climatique, la COP 27 a abouti à des conclusions en mode procrastination ?

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