Madagascar: Tanamasoandro, future nouvelle capitale de l'île, "nouveau soleil d'Antananarivo"?

Le quartier d'Anosy, à Antananarivo.

Un nouveau palais présidentiel, une cité ministérielle, des logements moyens et hauts de gamme, un hôpital, une université, des centres commerciaux...Depuis quelques semaines, sur la Grande Île, la communication autour de la construction de Tanamasoandro, promesse de campagne en 2018 du président Rajoelina, s'accentue. La réception des travaux est prévue pour 2028, soit à la fin du second mandat du chef de l'État, s'il est réélu l'an prochain.

Située à 30 km au sud-ouest de la capitale malgache actuelle, en zone rurale, Tanamasoandro, est " la nouvelle ville, le nouveau soleil d'Antananarivo. La solution ", comme on peut l'entendre dans la vidéo promotionnelle diffusée en février 2019, soit un mois après l'accession au pouvoir d'Andry Rajoelina.

Travaux en cours

Les travaux de terrassement sont en cours, raconte la correspondante de RFI à Antananarivo, Sarah Tétaud. Une partie des constructions seront financées sur fonds publics ; pour le reste, l'État est à la recherche d'investisseurs privés pour réaliser ce gigantesque projet d'aménagement.

Si ce n'est son emplacement, qui a changé depuis, pour des questions de litiges fonciers, les infrastructures et les services sont ceux que Gérard Andriamanohisao, le secrétaire d'État chargé des Nouvelles villes continue de vanter aujourd'hui au grand public et aux investisseurs. Objectif, trouver des financements pour construire Tanamasoandro : " On a fixé à 540 millions de dollars comme coût de la première phase. Une partie, on a déjà le financement, pour la voie rapide par exemple. Pour la cité ministérielle, on a déjà le budget grâce au fond souverain. Et pour les autres, c'est en négociation actuellement. Il y a des protocoles d'accords qu'on a déjà signés. "

Manque de transparence

" On va se mettre autour de la table, dit-il encore, pour transformer en contrat et convention directe avec l'État malgache. Le but de notre communication avec le secteur privé malgache actuel, c'est de les mettre en confiance. De communiquer sur la conduite de ce projet et le mode opératoire... "

Et c'est bien là que le bât blesse. Car si les experts en aménagement du territoire applaudissent cette initiative de vouloir désengorger la capitale, ils déplorent un modus operandi dicté essentiellement par un agenda politique et un manque de transparence, notamment en ce qui concerne les études préliminaires ou le business plan du projet.

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