Bénin: Décès au CNHU de Cotonou - Le parquet réclame 2 ans de prison contre deux accusés

L'entrée du CNHU à Cotonou.

Au Bénin, le ministère public réclame 24 mois d'emprisonnement, dont 12 fermes, contre deux agents du service de l'énergie du Centre national hospitalier universitaire de Cotonou. Le 7 octobre dernier, quatre patients sont décédés au service de réanimation de l'hôpital après une coupure d'électricité.

L'audience a démarré avec les réquisitions. Le ministère public a demandé deux ans d'emprisonnement, dont un an ferme, contre le chef du service énergie de l'hôpital et son collaborateur. Lors d'une audience précédente, le chef du service avait avoué " avoir oublié de respecter la procédure quand l'électricité a été rétablie ". Un aveu interprété comme de la négligence et une faute. Donc l'infraction " homicide involontaire " est constituée.

La relaxe a en revanche été demandée pour les agents de la société privée en charge du générateur d'oxygène, pour " inexistence d'infractions ", selon le procureur.

Les avocats ont combattu les arguments et la démonstration du procureur, affirmant que leurs clients ne sont responsables de rien : l'excès de travail et de stress auraient fait oublier au chef du service énergie de " délester ".

Me Valentin Akoha défend le chef du service et, sans surprise, sa plaidoirie est à l'opposé du réquisitoire du ministère public. Il réclame sa relaxe :

Lorsque la personne par négligence ou oubli commet une faute, et qui a eu le temps de se rattraper qu'il soit dénié de ses responsabilités. Le code pénal l'a dit et c'est ça que je plaide. Il a eu donc le temps de réagir efficacement mais celui qui devait répondre n'a pas répondu à temps. Je ne cherche pas à plonger qui que ce soit.

Il explique que son client n'était pas de garde et a pourtant bien réagi. Si ses instructions avaient été exécutées à temps, on aurait évité ce drame.

La cour rendra son jugement le 29 novembre prochain. Les familles des quatre patients décédés après la coupure d'électricité, très discrètes, ne se sont pas constituées partie civile.

Après le procès, l'opinion publique attendra les conclusions du rapport de l'Autorité de régulation de la santé, saisie par le président Patrice Talon. On ignore si le rapport sera rendu public.

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