La semaine a été pour les Malgaches celle d'un long calvaire engendré par les longs délestages de la Jirama.
C'est, sans conteste, l'une des pires épreuves que la société d'État a fait endurer aux consommateurs depuis bien longtemps. La raison donnée est la baisse dramatique du niveau de l'eau alors que nous sommes en période d'étiage. Les centrales qui alimentent le RIA ne peuvent donc pas fournir la production normale d'électricité. C'est dans ce contexte qu'ont été annoncées les mises sous mandat de dépôt des directeurs de la Jirama et de l'incarcération d'une trentaine de cadres, sanctions prononcées par la juridiction spéciale du pôle anti-corruption du Bianco.
La nouvelle a fait grand bruit et elle est la suite logique des résultats de la mauvaise gestion de la Jirama. Les observateurs restent, pour l'instant, circonspects et attendent de voir si le redressement de la société d'État est véritablement engagé. Les déclarations du ministre de l'Energie et des hydrocarbures le laissent, en tout cas, entendre, mais on sera fixé sur les intentions de l'équipe qui mettra en place un nouveau mode de management de la société d'État. L'avenir ne sera véritablement rose que dans quelques années puisque les nouvelles centrales hydroélectriques qui fonctionneront fourniront des centaines de mégawatts.
Ce sera la cas de celle qui a été inaugurée à Mahitsy, avant-hier, en présence du chef de l'État. Mais pour le moment, les consommateurs doivent supporter les longues coupures de courant sans récriminer. La crainte d'une nouvelle vague épidémique est maintenant surmontée par les autorités sanitaires malgaches. Ces dernières ont pris la mesure du danger qui se profile actuellement. Comme dans tous les pays du monde, on assiste à un rebond des cas de contamination. Il s'agit, nous disent les spécialistes, de l'apparition d'un nouveau virus de la Covid-19. Mais, le traitement de l'affection qu'il provoque se fait normalement. Cependant, c'est plutôt une épidémie de grippe et de bronchite qui préoccupe les Malgaches. Les enfants en sont les premières victimes. Les centres de santé sont submergés par l'arrivée de ces petits malades respirant difficilement.
Sur le plan international, c'est bien évidemment la coupe du monde de football qui domine une actualité plutôt morose. Les férus de football ont suivi, avec passion, les matches de poule. Les surprises ont été nombreuses. Certaines équipes, qualifiées de favorites, ont été laminées lors de ce premier tour. L'Allemagne et la Belgique ont sombré. Les surprenants Japonais accèdent au huitième de finale et commencent à faire peur. Les Espagnols, après un départ sur les chapeaux de roue, ont été contenus par leurs adversaires et passent ce premier tour. La France est en tête de sa poule. Le Sénégal et le Maroc font honneur au football africain qu'ils vont représenter au deuxième tour. L'Angleterre, le Brésil et l'Argentine continuent sur leur lancée.
Le conflit russo-ukrainien, même s'il est toujours présent dans les esprits, ne fait plus les gros titres des médias. L'armée russe est bien contenue par ses adversaires ukrainiens et essaye de reconstituer ses forces. Elle construit des fortifications à l'approche de l'hiver et attend la venue des jeunes conscrits de la mobilisation. Les Occidentaux observent avec intérêt cette pause annoncée par les Russes.
C'est une fin de semaine toujours aussi pénible que vont vivre les Malgaches, mais comme tous les passionnés de football, ils vont vibrer devant leur poste de télévision, en suivant les derniers matches de poule pour la qualification en huitième de finale. La coupe du monde est présente dans les foyers malgaches et elle leur permet de s'évader l'espace d'un moment de la vie terne à laquelle ils ont droit.
