Ce qu'on craignait est arrivé. Ras-le-bol des longues heures de coupures d'électricité, des clients de la Jirama à Ampefiloha, et à Anosimasina Itaosy descendent dans la rue pour manifester, hier, en début de soirée. Ils ont brûlé des pneus en pleine rue et ont bloqué la circulation.
Des éléments de forces de l'ordre sont intervenus pour disperser ces manifestants en furie. Ces réactions exaspérées étaient prévisibles, face aux coupures intempestives de l'électricité, qui sont devenues le pain quotidien des abonnés de la Jirama dans le Réseau interconnecté d'Antananarivo (RIA), ces derniers jours. Beaucoup ont déjà exprimé leur mécontentement sur les réseaux sociaux. Les conséquences de ces longes coupures sont désastreuses, notamment, chez les ménages qui ont besoin d'électricité pour leurs activités génératrices de revenu.
Etienne Maximento, un gérant de salle de jeu, et sa femme, une coiffeuse, à Mamory Ivato, sont lourdement touchés par ces délestages. "Les coupures sont devenues trop fréquentes et trop longues, dans notre quartier, depuis le problème survenu à la sous-station d'Anosizato, il y a quelques jours.", s'étonne ce père de famille. Même les simples ménages en souffrent. "On a notre dose le matin, l'après-midi et la nuit. Cela perturbe beaucoup de choses. Les nourritures conservées dans le réfrigérateur, par exemple, s'altèrent.", lance une mère de famille.
La durée des coupures de courant a été bien plus longue que celle annoncée par la Jirama. Sur sa page, elle ne parle que de deux heures de délestages tournants, par jour, suite à la baisse de la production d'électricité des centrales hydroélectriques. Mais en réalité, les coupures sont plus longues. Dans plusieurs quartiers, le courant est coupé au moins 4 heures par jour. Ces manifestations vont faire tâche d'huile si la Jirama ne réagit pas vite pour régler ce problème de délestage.