Afrique de l'Ouest: La Cédéao exige la libération par le Mali des soldats ivoiriens avant janvier 2023

La 89e session ordinaire du Conseil des ministres de la CEDEAO s'est tenu à Abuja, au Nigeria

Les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), réunis en sommet le 4 décembre à Abuja, au Nigeria, ont exigé de la junte au pouvoir au Mali la libération avant janvier prochain des quarante-six soldats ivoiriens prisonniers depuis juillet, sous peine de sanctions.

" Nous demandons aux autorités maliennes au plus tard au 1er janvier 2023, la libération des soldats ivoiriens ", a dit Omar Touray, président de la commission de la Cédéao.

A défaut, la Cédéao prendra des sanctions, a dit un diplomate ouest-africain, sous couvert de l'anonymat. Le président de la commission a également déclaré que cette sous-région se réservait la possibilité d'agir si les soldats ne recouvraient pas la liberté avant le 1er janvier. Le président togolais, Faure Gnassingbé, qui joue les bons offices entre le Mali et la Côte d'Ivoire dans cette crise, se rendra à Bamako pour " exiger " la libération des soldats, a ajouté le diplomate ouest-africain.

Le Mali livre un bras de fer à la Côte d'Ivoire et la Cédéao depuis qu'il a arrêté, le 10 juillet dernier, quarante-neuf soldats ivoiriens à leur arrivée à Bamako. Trois ont été relâchés depuis. La Côte d'Ivoire et l'ONU affirment que ces soldats devaient participer à la sécurité du contingent allemand des Casques bleus au Mali. Mais Bamako dit les considérer comme des " mercenaires " venus attenter à la sûreté de l'Etat.

Les dirigeants d'Afrique de l'Ouest ont également décidé la création d'une force régionale vouée à intervenir non seulement contre le jihadisme mais aussi en cas de coup d'Etat.

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En effet, plusieurs pays de la région sont en proie à la propagation jihadiste qui, partie du Nord du Mali, a gagné le centre de ce pays mais aussi le Burkina Faso et le Niger, et s'étend vers le Sud et le golfe de Guinée. Les armées nationales sont largement impuissantes et coopèrent avec des acteurs extérieurs, l'Organisation des nations unies, la France ou encore la Russie.

L'insécurité est un facteur primordial des coups d'Etat militaires qui ont secoué, depuis 2020, le Mali, le Burkina et, pour d'autres raisons, la Guinée. Des responsables militaires de la région se réuniront dans la deuxième moitié de janvier pour discuter des modalités d'établissement de la force régionale.

Les dirigeants ouest-africains se sont aussi penchés sur la situation politique dans ces trois pays. La Cédéao, inquiète de l'instabilité et de la contagion, fait pression depuis des mois pour un retour aussi rapide que possible des civils à la tête de ces pays dont deux, le Mali et le Burkina, sont gravement ébranlés par la propagation jihadiste et ont été le théâtre de deux coups d'Etat en l'espace de moins d'un an. Les trois pays sont suspendus des organes décisionnels de la Cédéao.

Les militaires se sont engagés sous la pression à céder la place au bout de deux ans et d'une période dite de transition au cours de laquelle ils disent tous vouloir " refonder " leur Etat.

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