En match comptant pour les huitièmes de finale, l'Angleterre a battu le Sénégal 3-0, hier, au stadium Al-Bayt. Mi-temps (2-0).

Arbitres : Ivan Barton (Salvador), assisté de David Moran (Salvador) et de Kathryn Nessbit (États-Unis).

Buts : Jordan Henderson (39e), Harry Kane (45e+2), Bukaya Saka (57e) pour l'Angleterre.

Avertissements : Kalidou Koulibaly (75e) pour le Sénégal.

Les équipes :

Angleterre : Jordan Pickford, Kyle Walker, Luke Shaw, John Stones (Eric Dier, 77e), Harry Maguire, Declan Rice, Jordan Henderson (Kalvin Phillips, 82e), Jude Bellingham (Mason Mount, 76e), Harry Kane (cap), Phil Foden (Jack Grealish), Bukayo Saka (Marcus Rashford, 65e).

Coach : Gareth Southgate.

Sénégal : Édouard Mendy, Youssouf Sabaly, Abdou Diallo, Kalidou Koulibaly, Ismail Jakobs (Fodé Ballo-Toure, 85e), Nampalys Mendy, Pathé Ciss (Pape Gueye 46e), Krepin Diatta (Pape Matar Sarr, 46e), Ismaïla Sarr, Iliman Ndiaye (Bamba Dieng, 46e), Boulaye Dia (Famara Diédhiou, 72e). Coach : Aliou Cissé.

L'aventure des "Lions" s'est arrêtée en huitièmes de finale. L'équipe d'Aliou Cisse devait gagner pour prolonger l'aventure, le rêve. Mais l'euphorie provoquée par la victoire contre l'Equateur s'est vite éteinte, hier, au stadium Al-Bayt. L'Angleterre est passée par là. Les "Three Lions" étaient trop forts pour les champions d'Afrique qui n'ont pratiquement pas existé au cours de cette rencontre. Même si le Sénégal s'est montré très dangereux en première mi-temps avec cette frappe de Boulaye Dia sur une remise de Ismaïla Sarr qui oblige Pickford à se déployer et à détourner de la main le ballon.

Ou encore ce centre de Krepin Diatta repris par Dia et contré par John Stones. Les "Lions" espéraient même un penalty suite à la main du défenseur anglais. Mais la Var en a décidé autrement. L'Angleterre en profite pour se réveiller. Sur une belle action collective amorcée depuis le milieu du terrain, Harry Kane trouve Jude Bellingham qui centre en retrait pour Jordan Henderson. Le milieu de terrain de Liverpool ouvre son pied et bat Édouard Mendy (1-0, 39e). Avec cette courte avance, les Anglais ne baissent pas le pied. Sur une contre-attaque consécutive à une perte de balle de Pathé Ciss, Bellingham, encore lui, trouve Phil Foden qui sert Kane à l'entrée de la surface de réparation. D'une puissante frappe croisée, le capitaine des "Three Lions" double la mise (2-0, 45e+2).

Au retour des vestiaires, Aliou Cissé procède à trois remplacements avec les entrées de Pape Matar Sarr, Pape Guèye et Bamba Dieng. Des changements qui ne vont pas apporter grand-chose puisque l'Angleterre va corser l'addition avec le but de Bukayo Saka sur un bon service de Foden (3-0, 57e). Un troisième but qui tue tout suspense. Le Sénégal, méconnaissable, n'est véritablement pas parvenu à inquiéter l'équipe anglaise ni à sauver l'honneur, malgré les quelques occasions. L'efficacité anglaise a fait la différence. Les "Three Lions" s'imposent et rejoignent en quart de finale la France qui s'est qualifiée un peu plus tôt en venant à bout de la Pologne sur le score de 3 à 1.

Il n'y avait pas photo

Face à l'Angleterre hier, il n'y avait pas photo. Ou presque. L'équipe du Sénégal, qui avait pourtant un bon coup à jouer, était méconnaissable. Dans tous les compartiments du jeu, les "Lions" ont été dominés. Avec l'absence d'Idrissa Gana Guèye suspendu, le système de jeu mis en place par Cissé (4 milieux dont trois à vocation offensive et deux attaquants) laissait entrevoir une belle opposition, de belles promesses.

Malgré quelques éclaircies, les "Lions" n'ont jamais réussi à entrer dans le jeu, à inquiéter vraiment l'équipe anglaise. Krépin Diatta, qui effectuait son retour après avoir été laissé sur le banc contre l'Equateur suite à ses deux prestations moyennes contre les Pays-Bas et le Qatar, n'a pas profité de son come-back pour se racheter. Malheureusement, c'était un jour sans pour l'attaquant de Monaco qui a livré l'une de ses pires prestations du tournoi.

Iliman Ndiaye, malgré des débuts prometteurs contre l'Equateur, n'a pas brillé, bien pris en étau par Harry Maguire et John Stones. Idem pour Boulaye Dia et Ismaïla Sarr, pris en tenaille par la défense anglaise. Le milieu sénégalais a été littéralement aspiré par les "Three Lions" et a été incapable de remonter la balle. D'ailleurs, c'est sur une mauvaise appréciation de Pathé Ciss que l'Angleterre doublera la mise par Harry Kane. Kalidou Koulibaly et Abdou Diallo n'ont pas été souverains dans la charnière centrale.

La défense, qui était le point fort de l'équipe, a été malmenée et a pris trois buts. Un vrai naufrage qui confirme que l'Angleterre était bien un cran au-dessus de cette équipe sénégalaise qui a peiné à trouver ses marques dans cette rencontre. Les changements opérés par Aliou Cissé n'ont guère apporté ce second souffle attendu pour renverser la tendance. Pape Matar Sarr, Pape Gueye et Bamba Dieng n'ont pu réussir à sonner la révolte. L'Angleterre était de loin meilleure et le score (3-0) reflète la domination et la supériorité de l'adversaire.

ALIOU CISSÉ, SÉLECTIONNEUR NATIONAL

"Il faut avouer la suprématie de l'équipe anglaise"

Le Sénégal est tombé, hier, sur un adversaire plus fort. Le sélectionneur national l'a reconnu. Pour Aliou Cissé, son équipe a joué loin de son niveau habituel.

"On a eu des opportunités de marquer et on ne les a pas mises dedans". Cet aveu d'Aliou Cissé traduit toute sa frustration après la défaite de son équipe qui sort de la compétition. Le Sénégal ne verra donc pas les quarts de finale. La faute à une équipe anglaise beaucoup trop forte. "Je pense qu'aujourd'hui, on est tombé sur une très belle équipe anglaise. Au niveau des duels et de l'impact physique, on a été vraiment très loin de ce qu'on avait l'habitude de faire. On est tombé sur un des membres du Big 5 mondial et la différence s'est nettement sentie", a avoué Cissé. Son équipe, a-t-il indiqué, n'a pas péché au niveau de l'état d'esprit. "Il faut aussi avouer la suprématie de l'équipe qui était en face de nous. Les Anglais ont mis beaucoup d'impact, ont gagné des duels", a reconnu Cissé.

Selon le sélectionneur national, le premier but encaissé à cinq minutes de la fin de la première période a quelque peu déstabilisé son équipe. "Le deuxième a complètement plombé les joueurs et le troisième pris en seconde période nous a complètement sortis de la rencontre, mais je loue la mentalité de mon équipe. Les garçons n'ont jamais abandonné. Ils ont continué à jouer et essayer d'avancer", a laissé entendre Aliou Cissé, tout en justifiant son choix de lancer quatre joueurs à vocation offensive au milieu de terrain. "C'est un choix tactique. Je pense qu'il ne s'agissait pas de se mettre derrière à dix et attendre que les vagues arrivent sur nous. Il fallait être concentré, et pendant trente minutes, on a réussi à le faire.

J'ai demandé à mon équipe de jouer, parce qu'il ne servait à rien de prendre les ballons et de les balancer. L'objectif était de sortir, bien combiner", a expliqué le technicien. Le sélectionneur national n'a pas l'impression que ses joueurs ont manqué de réaction après la déferlante anglaise. "On a pris des buts sur des erreurs techniques. Quand vous perdez des ballons dans certains endroits du terrain, ça se paie cash. Et en face, des garçons comme Kane, Foden, Saka... , ça ne pardonne pas. Le haut niveau, ce sont de petits détails", a indiqué Aliou Cissé.

"Continuons à travailler"

À son avis, son équipe a travaillé pendant des années pour essayer de hausser son niveau sur le continent. "Il faut que nous continuions à travailler pour qu'on puisse rivaliser avec des équipes de cette envergure en Coupe du monde", a-t-il fait savoir.

Pour son avenir à la tête de la sélection, Cissé ne veut pas en parler pour le moment. "Il y a une défaite qui est là. On va tirer les enseignements de cette élimination et puis on verra bien ce qui se passera. Pour le moment, je suis toujours le sélectionneur du Sénégal", a relevé Cissé. Le football africain, a-t-il dit, est en train de s'améliorer. "Un titre de champion du monde ne se décrète pas.

En Afrique, les infrastructures commencent à se bonifier. Il y a une volonté des directions techniques de former des entraîneurs. Il faudra leur donner plus de possibilités de pouvoir travailler. Au niveau des arbitres aussi, ça progresse. Nos États sont en train d'œuvrer pour que notre football avance. Dans tous les pays africains, il y a une politique sportive qui est en train d'être mise en place. Il ne faut pas se décourager, il faudra continuer à travailler pour améliorer tout ça", invite Aliou Cissé.