Mahery Lanto Manandafy, alias Malama ou encore l'enfant terrible de Facebook, a, encore une fois, été jugé hier. Vers 9 heures, il est arrivé au palais de Justice, prêt à se placer devant la barre du tribunal correctionnel.
Une séance qui, finalement, a été reportée lorsque le tribunal a annoncé un renvoi sine die pour le 31 janvier de l'année prochaine. Avec cette situation, il y a de très fortes chances que Malama passe Noël et le réveillon du Nouvel an à la maison centrale d'Antanimora. Sa femme a d'ailleurs confirmé qu'aucune demande de liberté provisoire n'a été déposée dans le cadre de cette affaire. Hier, le fait que la partie civile ait été absente de la séance - faute de notification, a-t-on supputé sur place - aurait été le motif du renvoi par le tribunal.
L'épouse de Manandafy a confirmé cette information à la presse. Pour rappel, Malama a été poursuivi pour diffamation par un ressortissant étranger après ses publications sur le réseau social Facebook confirmant l'implication du " vazaha " dans un réseau de trafic d'armes. Très sûr de lui, Malama a pointé du doigt à la fois le ressortissant français qu'il dit de mèche avec un membre des forces de l'ordre travaillant à la Présidence. La réponse ne s'est pas fait attendre et Malama a été convoqué auprès du service de lutte contre la cybercriminalité et un mandat de dépôt s'est ensuivi après son déferrement au Parquet. Deux mois après son incarcération à Antanimora, Malama campe sur sa position et refuse de dénoncer la source de ses informations.
" Pour préserver sa vie, nous avons décidé de nous taire quant à la provenance de nos informations sur cette affaire. Nous ne ferons aucun recours pour opposer sa détention préventive et nous n'avons pas engager un avocat dans le cadre de cette frasque judiciaire. Ce qu'a fait Malama a été un devoir de patriotisme via la dénonciation du système mafieux œuvrant dans le trafic d'armes et il n'a pas besoin d'être protégé ", a expliqué l'épouse de Malama. Rappelons que la semaine dernière, le même lanceur d'alerte a été conduit au tribunal pour une autre affaire.
Il a été entendu par le juge d'instruction concernant sa publication sur la toile des photos de bagages présidentiels prises après le " check-in ". A son corps défendant, Malama aurait dit qu'il n'a fait que partager ce qu'il a vu et n'a pas été la source des photos, selon sa femme.
Cette affaire constitue une autre paire de manches pour le concerné et l'instruction est en cours. Habillé d'un tee-shirt et d'un short tout en rouge avec l'inscription " Ndao ! " (littéralement : allons-y !), et d'une sandale, Malama ne semble pas renoncer à jouer sur un terrain... glissant.