Madagascar: GEFP - Aucune visibilité pour l'année 2023

Le Groupement des Entreprises Franches et Partenaires (GEFP) a manifesté son inquiétude sur l'évolution de l'environnement des affaires à Madagascar à l'approche des élections présidentielles.

" À l'heure actuelle, tout est encore flou ! Le secteur privé vit dans l'inquiétude et dans l'incertitude. Outre les problèmes chroniques que rencontrent annuellement les membres du GEFP, nous constatons qu'il n'y a aucune visibilité pour l'année à venir 2023 ", a soulevé Hery Lanto Rakotoarison, le président de ce groupement, à l'issue de l'assemblée générale ordinaire du GEFP hier à l'hôtel Radisson Blu. En effet, " nous craignons un risque d'instabilité à Madagascar compte tenu de la conjoncture actuelle. Mais gouverner, c'est prévoir. Nous, en tant que secteur privé, nous opposons à toute forme de déstabilisation du pays car seule la création de valeurs contribue à la croissance économique du pays. Cela nécessite ainsi une augmentation en nombre des entreprises nouvellement créées générant par la suite des emplois pour nos jeunes. Ce qui permettra d'éviter le risque d'explosion sociale ", a-t-il poursuivi.

Coût élevé de l'énergie

En outre, le GEFP s'inquiète face à l'instabilité juridique concernant la zone franche. " L'Etat veut modifier la loi régissant le secteur en réduisant les avantages permettant d'attirer des investisseurs. Cependant, de grandes opportunités de marché évaluées à 600 millions USD s'offrent aux entreprises franches malgaches suite à l'exclusion de l'Ethiopie du marché de l'AGOA. Le coût élevé de l'énergie et son indisponibilité constituent également un problème récurrent touchant la zone franche et bien d'autres membres du secteur privé. Et à compter de janvier 2023, le tarif Optima Business sera appliqué intégralement. Autrement dit, une hausse de 80% du coût de l'électricité est prévue. À cet effet, des entreprises franches risquent de fermer leurs portes. Comparé à Maurice, le tarif de l'énergie s'élève à 6 cents/kwh contre 13 cents/kwh actuellement chez nous. Dernièrement, le président de la République lui-même a réitéré que des tarifs préférentiels seront appliqués aux industries stratégiques. De notre côté, nous poursuivons les négociations avec l'Etat ", tient à préciser le président du GEFP.

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Assainissement de la zone franche

Et lui d'enchaîner que " l'intention de l'Etat d'appliquer un droit de 1% sur les chiffres d'affaires des entreprises franches opérant dans le domaine des TICs notamment les Call Center, sur l'utilisation d'Internet, empêche le développement de ce secteur qui est déjà en expansion. À Madagascar, on ne peut créer que 12 000 emplois malgré la performance de notre connexion internet alors que Maurice a pu employer jusqu'à présent 30 000 personnes dont la majorité constituée de jeunes Malgaches. D'aucuns reconnaissent pourtant la hausse importante de la demande d'emplois dans le pays ", selon toujours ses dires. Par ailleurs, il continue d'interpeller l'Etat concernant l'assainissement de la zone franche. " En effet, il existe bel et bien des entreprises utilisant l'agrément de zone franche pour importer des marchandises sans exporter par la suite. La Douane peut les identifier facilement. Nous avons dénoncé une liste de 300 entreprises dont la plupart à capitaux étrangers à assainir depuis ces cinq voire dix dernières années, mais jusqu'à présent aucune mesure n'a été prise par l'Etat pour retirer leur agrément. Nous n'avons pas le pouvoir de prendre des décisions à leur encontre. Seules les entreprises respectant la loi en vigueur sont victimes des tracasseries de toutes sortes. Le non remboursement des TVA par l'Etat depuis des mois, entraîne entre autres, un problème de trésorerie des entreprises franches ", a-t-il conclu.

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