Madagascar: Victoria Kwakwa - " Les impacts prolongés de la guerre en Ukraine ne sont pas de bonne augure pour Madagascar "

" À Madagascar, la pauvreté ne pourra jamais diminuer sans la croissance ". C'est ce qu'a déclaré, hier, la vice-présidente régionale de la Banque mondiale en charge de l'Afrique de l'Est et Australe, Victoria Kwakwa à l'issue de sa rencontre avec le président Andry Rajoelina.

Arrivée au terme de sa visite dans la Grande île, ce haut responsable de l'Institution de Bretton Woods a été reçu par le Chef de l'Etat au Palais d'Iavoloha lors d'une séance de travail qui a duré plusieurs heures. Une occasion pour les deux parties de faire le tour d'horizon des projets et programmes, mis en œuvre et en cours, mais aussi d'évoquer le renforcement de la coopération. Actuellement, le programme d'investissement de la Banque mondiale à Madagascar s'élève à 3,4 milliards de dollars s'établissant sur 26 projets. " Nous souhaitons et envisageons de nous engager encore plus et nous serons heureux de travailler davantage avec le gouvernement, le secteur privé et les autres composantes de la société civile pour mettre en place les réformes nécessaires afin de transformer durablement ce beau pays ", a-t-elle annoncé. En effet, la relation entre le gouvernement malgache et la Banque mondiale est au beau fixe. Une éventuelle augmentation des financements serait à l'étude.

Engagement personnel

Victoria Kwakwa salue la vision, l'énergie et l'engagement personnel dont fait preuve le président Andry Rajoelina pour rattraper le retard de développement de Madagascar. " Je sais qu'on vous appelle TGV et j'ai confiance que la croissance est possible avec la vitesse d'un TGV que le gouvernement sous votre impulsion va lancer. Elle reste même convaincue que la Grande île pourrait dépasser le niveau de développement des voisins africains mais pour y parvenir, des réformes sont de mise. La Banque mondiale va très bientôt entamer son nouveau cadre de partenariat pays avec Madagascar. Elle encourage ainsi tout un chacun à redoubler d'efforts pour rattraper le retard de développement du pays. La vice-présidente régionale de la Banque mondiale a aussi présenté le bilan et la constatation de la période post-Covid ". Pour Madagascar, la croissance inclusive a subi de plein fouet des chocs de la pandémie et de la guerre en Ukraine. Ceci a entraîné des difficultés économiques et des impacts climatiques. Le ralentissement induit par la pandémie a provoqué une récession trois fois plus profonde que le reste des pays d'Afrique subsaharienne.

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Contexte difficile. Elle lance ainsi un avertissement en expliquant que " les impacts prolongés de la guerre en Ukraine ne sont pas de bonne augure pour l'avenir de la Grande île ". Selon ses dires, " la décélération de l'activité économique chez les partenaires commerciaux devrait réduire sensiblement la croissance de Madagascar et la hausse des prix du pétrole à l'international contribuera à un déficit commercial ". Mais dans la foulée, Victoria Kwakwa a salué les efforts fournis par le gouvernement Malagasy qui a su résister. " Dans ce contexte difficile, Madagascar a réussi à maintenir la stabilité macroéconomique et à maintenir le niveau de la dette à un niveau raisonnable, contrairement à ce qui se passe dans d'autres pays. Le gouvernement a aussi augmenté les interventions de protection sociale au profit des plus vulnérables et je tiens à féliciter le gouvernement pour ces efforts. Je vous encourage à continuer sur cette lancée ", a-t-elle déclaré. Elle, c'est Victoria Kwakwa qui encourage le gouvernement malgache à transformer les crises en opportunités.

Confiance de la Banque mondiale

Selon elle, " le pays trouvera à l'avenir une croissance plus inclusive en améliorant les possibilités d'accélération des investissements du secteur privé, mais aussi au renforcement de la résilience face aux chocs ". Pour sa part, le président Andry Rajoelina a souligné la bonne relation entre Madagascar et la Banque mondiale. La coopération s'établit notamment sur les domaines des infrastructures routières, le développement du capital humain, l'éducation, la santé et la nutrition, l'énergie, l'agriculture, la protection de l'environnement, la résilience des communautés du Sud face aux changements climatiques, l'amélioration de l'accès à l'eau potable, le tourisme et la transformation numérique. " Madagascar bénéficie de la confiance de la Banque mondiale et des autres partenaires techniques et financiers ", a-t-il noté. Et d'ajouter qu' " Aujourd'hui, nous avons une vision de développement précise, un plan stratégique pragmatique et réalisable correspondant aux besoins du peuple malgache, animé par une volonté politique inébranlable ". Durant cette mission en terre malgache, la vice-présidente régionale de la Banque mondiale a rencontré le Premier ministre et quelques membres du gouvernement, le Maire de la CUA, des membres de la Société civile, ainsi que des jeunes opérateurs économiques.

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