Madagascar: Victoria Kwakwa - " Créons ensemble les conditions d'une croissance inclusive "

La vice-présidente pour l'Afrique de l'Est et australe de la Banque mondiale a eu une séance de travail avec le président de la République, hier. Un préalable à la conclusion du nouveau cadre de partenariat entre Madagascar et l'institution de Bretton Woods.

Il ne faut pas laisser passer les crises sans les transformer en opportunité. Un adage mis en avant par Victoria Kwakwa, vice-présidente de la Banque mondiale pour l'Afrique de l'Est et australe. Une phrase pour souligner les défis, mais aussi les opportunités et les potentiels de Madagascar face au contexte économique global.

Le nouveau cadre de partenariat pays entre Madagascar et la Banque mondiale sera bouclé prochainement. La visite de Victoria Kwakwa cadre avec l'entrée dans la dernière ligne droite des discussions. Dans cette optique, elle a eu une séance de travail avec Andry Rajoelina, président de la République, hier, au palais d'État d'Iavoloha. "Au moment où la Banque mondiale va bientôt entamer son nouveau cadre de partenariat pays avec Madagas-car, redoublons ensemble les efforts, créons ensemble les conditions d'une croissance avec toutes les composantes de la société, le secteur privé, le gouvernement, la société civile", déclare-t-elle.

Durant deux heures, elle et le chef de l'État ont échangé sur les challenges qui se présentent face à la Grande île pour vaincre la pauvreté et parvenir à cette croissance inclusive. "Je suis particulièrement ravi du travail effectué et des échanges qui ont été francs et constructifs. Des solutions ont été trouvées. Des perspectives ont été évoquées dans la trajectoire d'une réussite partagée", se félicite Andry Rajoelina. Même satisfaction du côté de la vice-présidente de l'institution de Bretton Woods.

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Faire en sorte que la Grande île ne soit pas étouffée par le choc économique de la pandémie de la Covid-19 et la guerre en Ukraine est le premier défi. Il y a aussi, les challenges qu'imposent les changements climatiques. La qualité du partenariat entre la Grande île et la Banque a, par ailleurs, été soulignée durant les discours à l'issue de la réunion de travail d'hier. Le président de la République affirme qu'elle est "un partenaire stratégique de Madagascar et un acteur engagé dans l'émergence de notre pays".

Le Plan émergence de Madagascar (PEM), justement, a été un argument présidentiel. "Un plan stratégique pragmatique et réalisable, correspondant aux besoins du peuple malgache, mais surtout animé par une volonté politique inébranlable", argue-t-il, en invitant les partenaires de la Grande île à y cadrer leur programme de coopération.

Réformes

Victoria Kwakwa, pour sa part, assure de l'accompagnement constant de l'institution de Bretton Woods dans la quête de cette croissance inclusive. Elle soutient ainsi que la vision présidentielle qu'est de rattraper le retard de développement du pays "rejoint la mission du groupe de la Banque mondiale qui est de mettre fin à l'extrême pauvreté dans le monde et promouvoir une prospérité partagée". Un état d'esprit qui transparaît dans le PEM atteste Andry Rajoelina.

Seulement, à écouter l'allocution de la vice-présidente de l'institution de Bretton Woods, la tâche n'est pas aisée pour autant. Elle rappelle que le dernier diagnostic publié par la Banque sur Madagascar souligne que "la pauvreté ne sera jamais diminuée sans la croissance". Elle ajoute que les impacts de la guerre en Ukraine ne sont pas non plus de bons augures pour le pays. La vice-présidente Kwakwa note, par exemple, la décélération des activités économiques de ses partenaires et la hausse des prix du pétrole sur le marché mondial.

"Ces chocs et ces risques sont une occasion pour Madagascar de trouver une voie durable pour sortir du piège de la pauvreté en s'appuyant sur sa riche diversité et son avantage comparative en main d'oeuvre de qualité, des ressources naturelles uniques, du positionnement d'un certain nombre de produits haut de gamme et une connexion internet rapide", soutient Victoria Kwakwa.

La vice-présidente de la Banque mondiale félicite le gouvernement pour, entre autres, avoir su préserver une stabilité macro-économique, à maintenir la dette à un niveau raisonnable dans le contexte mondial difficile. À l'entendre, toutefois, avec les réformes nécessaires, Madagascar peut faire mieux et parvenir à une dynamique de croissance "pour une transformation durable du pays". L'amélioration des possibilités d'emploi grâce à l'accélération des investissements du secteur privé est une recommandation qu'elle a émise, hier.

L'amélioration du climat des affaires, le renforcement du capital humain, ainsi que les réformes structurelles pour une résilience face aux chocs, ou encore, la question énergétique et les déficits en matière d'infrastructure, sont parmi les défis qui s'imposent à Madagascar. "Madagascar est un pays qui a d'énormes défis à relever. Je vois aussi qu'il y a d'énormes opportunités et potentialités, non seulement en termes de ressources naturelles et physiques, mais surtout humains", déclare néanmoins Victoria Kwakwa, sur un ton optimiste.

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