Madagascar: Industrie - L'autosuffisance en ciment d'ici 2025

Le président de la République a marqué hier, le lancement du projet d'une nouvelle chaîne de production de ciment du groupe CIMENTIS, à Ibity. Le projet, d'un coût de 120 millions de dollars, produira un million de tonnes par an, une fois en opération en 2025. Le protocole d'accord entre le ministère de l'Industrialisation, du commerce et de la consommation et CIMENTIS a été signé dans la foulée.

Un million de tonnes par an. Telle sera la quantité de ciment produite par l'usine d'Ibity, d'ici 2025, soit le quintuple de la production actuelle. Un objectif qui sera atteint avec le projet d'élargissement et de modernisation de la chaîne de production du site, désormais sous les couleurs du groupe CEMENTIS, d'un coût de 120 millions de dollars.

Le protocole d'accord entre l'État par le biais de Edgard Razafindravahy, ministre de l'Industrialisation, du commerce et de la consommation, et le groupe CEMENTIS, représenté par Colin Taylor, président du conseil d'administration du groupe Taylor Smith investment, maison mère de la cimenterie, a été signé, hier. Une cérémonie sur le site même d'Ibity, sous la houlette du président de la République, Andry Rajoelina.

De 185.000 tonnes par an, actuellement, un million de tonnes de ciment sortiront donc de l'usine d'Ibity une fois les travaux d'élargissement terminés, en 2025. Tous les orateurs durant l'événement d'hier s'accordent à dire que ce projet conduira à l'autosuffisance de Madagascar en matière de ciment. "Lorsque l'usine sera opérationnelle, nous parviendrons à l'autosuffisance en ciment", atteste Edgard Razafindravahy. Le membre du gouvernement renchérit ainsi les propos de François Lesquen, directeur général du groupe CEMENTIS.

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Selon les dires de François Lesquen, l'usine utilisera à 100% les ressources locales et évitera les importations. "Le projet rendra Madagascar moins dépendant aux aléas mondiaux du transport et du coût des matières premières externes", indique-t-il alors. L'essentiel des ressources humaines tablera sur les compétences malgaches, également. "Surtout, ce projet permettra de faire baisser les coûts de production à Mada-gascar, d'apporter un prix du ciment plus abordable pour la population malgache", assure-t-il.

Les seuls bémols qu'il faudrait solutionner, à entendre le directeur général de CEMENTIS, concernent l'accès et le coût de l'énergie, ainsi que le déblocage des permis miniers pour optimiser l'accès aux matières premières. Deux points qui assureront une compétitivité durable, à l'entendre. Actuellement le besoin en électricité du site est d'une puissance installée de 3 mégawatts. Une fois les travaux d'élargissement terminés, il sera de 15 mégawatts.

14 000 ariary le sac de 50 kg

À écouter Colin Taylor, toutefois, l'entreprise a déjà en tête des options sur la question énergétique. "Nous étudions actuellement le potentiel hydroélectrique de la région et aussi le solaire. Nous souhaitons réduire notre empreinte carbone au maximum pour un développement durable", déclare le grand patron du groupe CEMENTIS. Andry Rajoelina, pour sa part, a mis l'accent sur l'impact qu'aura le million de tonnes de ciment produit à Ibity d'ici 2025, sur le quotidien de la population.

À s'en tenir aux mots du chef de l'État, la population devrait bénéficier d'une réduction conséquente du prix du ciment une fois la nouvelle usine d'Ibity opérationnelle. Andry Rajoelina annonce en effet un prix de "14.0000 ariary le sac de 50 kilos de ciment", sur le marché local. Un tarif déjà acté durant les négociations avec CEMENTIS à l'entendre. Il ajoute que 20% du capital de l'entreprise seront ouverts aux investisseurs malgaches.

L'événement d'hier a, par ailleurs, été l'occasion pour le président de la République et le ministre Razafindravahy de donner un aperçu de l'avancée du projet d'industrialisation de Madagascar. Le locataire d'Iavoloha rappelle ainsi que le challenge est de produire localement tout ce dont la population a besoin. Un défi qui est devenu une nécessité après les douloureuses expériences imposées par les crises mondiales. Ce qui explique, selon lui, les efforts étatiques pour améliorer le climat des affaires et à multiplier les mesures incitatives à l'endroit des investisseurs.

S'agissant de CEMENTIS, par exemple, l'importation du matériel et des équipements nécessaires à l'élargissement de l'usine d'Ibity sera détaxée. Edgard Razafindra-vahy soutient que l'investissement de ce groupe "démontre la confiance envers l'État". Le membre du gouvernement invite ainsi d'autres industriels et investisseurs à lui emboîter le pas. Il met en avant, du reste, les matières premières dont regorge la Grande île. "Il y a plusieurs opportunités dans notre patrie", affirme-t-il.

D'après les explications présidentielles, hier, l'idée de l'industrialisation de Madagas-car est d'implanter des usines stratégiques dans les vingt-trois régions et atteindre, dans un premier temps, l'autosuffisance dans les produits clés que sont le sucre, la farine, l'huile alimentaire et le ciment. "Le projet d'Ibity s'aligne totalement à cette vision", affirme le chef de l'État. Les équipements destinés à la mise en place de soixante-quinze unités industrielles dans le cadre du projet "One district, one factory" (ODOF), sont déjà prêts.

Les objectifs étatiques seront atteints d'ici deux ans, de prime abord. Andry Rajoe-lina affirme que la Minoterie de l'océan Indien qui devra mener à l'autosuffisance en farine sera inaugurée en 2024. Il ajoute que les cent-six conteneurs de matériels destinés à la mise en place de deux grandes sucreries à Morondava et Vatomandry sont déjà en route. Que ces deux usines seront fonctionnelles d'ici deux ans, pour amener à l'autosuffisance en sucre.

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