Madagascar: Festival - " Zaza Rap Taiza " ou le temps d'introspection du rap malgache

Le rap malgache devait connaître un avant et un après " Zaza Rap Taiza 2022 ", au final, un peu de désenchantement. Malgré tout, les stars internationales ont démontré leur envergure.

Malgré les Youssoupha, maintes fois disque d'or en France, les Nuttea, Chilla, valeur sûre du rap féminin français actuel, et plus d'une dizaine d'artistes internationaux, le festival " Zaza Rap Taiza " a frôlé le flop. Trois jours au Palais des Sports de Mahamasina, du jeudi au samedi, c'est l'événement majeur de ces dix dernières années. Il a rassemblé beaucoup de vedettes, des références du rap français, même si certains se sont un peu effacés ces derniers temps du paysage musical, il fallait oser.

Sans extrapoler, une première dans les mémoires musicales de la Grande Île. Sur un tout autre registre, c'est comme si Francis Cabrel, Pascal Obispo, Alizée, Kyo, Daft Punk, etc. débarquaient à Madagascar pour trois dates de concert d'affilée.

Samedi, vers 14 h 30, le gymnase était encore presque vide. Si les premières rimes devaient être déclenchées vers 14 h avec des artistes comme Fitia, Geoscar, Joudas et d'autres. Durant tout le déroulé de ce festival, ce sont les artistes malgaches qui assuraient la première moitié des séries de concerts. Les dernières heures étaient réservées aux pointures du rap francophone. Vendredi, c'était sans doute le climax du " Zaza Rap Taiza ", Youssoupha en tête d'affiche concluait le deuxième jour. Vers 21 h, la fosse était remplie comme il faut, quelques groupes de " potes " occupaient les gradins.

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Malgré les courants d'air générés par les places vides, une bonne ambiance a été au rendez-vous. La leçon à tirer. Le rap national, tananarivien de surcroît, doit faire des efforts artistiques pour remplir au moins 8 000 places avec ou sans star internationale. À partir de là, les Busta Flex et compagnie seront la cerise sur le gâteau. Sans doute possible du temps où les Shao Boana, Takodah & Nhag Be et d'autres dominaient le jeu. Malgré l'inflation actuelle, d'autres genres comme le rock, le folk et la variété arrivent à remplir le Palais des Sports.

Sinon le rap, moins sélectif que le jazz ou le classique, que les malgaches maîtrisent depuis des décennies, risque toujours de tourner en rond. Voire devenir sectaire, renfermé et en marge de ses objectifs.

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