Madagascar: Le " Livre de Raison " sur la politique routière de l'île

La politique routière du Territoire d'Outre-mer de Madagascar évolue à partir de 1946. À l'époque, il est surtout envisagé d'aménager des liaisons générales pour servir les grandes dessertes et les voies de circulation administratives et de commandement.

À l'instar de la grande dorsale routière Mahajanga-Antananarivo, la route Fianarantsoa-Ihosy avec ses deux antennes sur Toliara et Tolagnaro, et ses bretelles vers la côte Est (Fenoarivo-atsinanana et Mananjary). Cependant, des considérations de crédits conduisent à limiter considérablement les objectifs à atteindre en règle générale, sur ces grands itinéraires. " Seuls les tronçons à intérêt économique très marqué ou de courtes bretelles ont fait l'objet de gros travaux " (" Livre de Raison", Spécial économique du Bulletin de Madagascar, octobre 1957). Il s'agit notamment d'Antananarivo-Mahajanga avec les bretelles de Marovoay et d'Ambato-Boeny, Toamasina-Fenoarivo, routes du lac Alaotra. Les dernières années de la colonisation, l'effort se porte sur des rectifications de tracé, l'élargissement des chaussées et surtout, sur le bitumage des sections les plus circulées. Un grand nombre d'ouvrages provisoires sont aussi remplacés par des ponts définitifs.

La priorité technique est toujours donnée à la modernisation de la chaussée et au renforcement des ouvrages. Les terrassements ne correspondent qu'à la mise hors d'eau de la route et à l'élargissement de la plateforme de façon à la porter à 8 m. Ceci dans le but de remettre en état les plus grandes longueurs possibles de routes. La Grande ile est relativement favorisée par la présence de carrières de pierres le long de la majeure partie des routes. C'est pourquoi jusqu'avant la colonisation, le seul essai de route en sol stabilisé est réalisé au lac Alaotra. Et avant 1946, tous les travaux d'entretien sont exécutés par la main-d'œuvre locale, constituée de prestataires. Depuis cette date, la direction générale des Travaux publics dispose d'un important parc à matériel comprenant bulldozers, scrapers, graders, pelles mécaniques, etc.

%

Plusieurs brigades routières peuvent ainsi se constituer. Tous les travaux de terrassements, déviations, élargissements sont désormais exécutés mécaniquement. Plus tard, certaines constatations des années 1950 permettent d'orienter à la fois la réalisation technique des travaux et la nature des routes à réaliser. Dans certains cas particuliers et partout où cela sera plus économique, on envisage l'utilisation de méthodes qui font leurs preuves en Afrique noire, comme sur la route Manakara-Farafangana où se trouvent à profusion des gites de nodules latéritiques qui constituent un excellent corps de chaussées. Une fois mis en place et " soigneusement compactés ", ils seront imprégnés et revêtus.

Dans " Le Livre de Raison " il est indiqué que cette orientation tendra à limiter la largeur de chaussées bitumées dans le but d'exécuter la plus grande longueur possible. Ainsi, la bretelle d'Ambato-Boeni ne sera bitumée que sur 4m50 de largeur. Enfin, les premiers essais d'exécution de routes de pénétration seront généralisés. Ils commencent dans la province de Toamasina afin de constituer le réseau tertiaire qui dessert les zones de production et permet de supprimer " le portage qui grève lourdement le prix de revient de certains produits ". Ces antennes de production son exécutées en terre- de préférence sélectionnés à l'exclusion de tout empierrement et bitumage- à l'aide d'engins de terrassement. Les ouvrages qui favorisent le franchissement des cours d'eau sont " semi-définitifs " pour le passage de camions légers.

" Les résultats obtenus dans la province de Toamasina, notamment, dans la région de Fénérive, permettent d'escompter des résultats spectaculaires dans ce domaine. " Au 31 décembre 1952, le réseau routier comprend environ 449 km de routes bitumées : 240 km dans la province d'Antananarivo, 20 respectivement dans celles de Toamasina et Mahajanga, 78 km dans celle d'Antsiranana, 93, dans celle de Fianarantsoa et 18 dans celle de Toliara.

Au 31 décembre 1956, 1351 km de routes bitumées dont près de la moitié se trouvent dans la province d'Antananarivo avec 667,5 km, la plus défavorisée étant celle de Toliara, 78,5km. En dix ans, le réseau routier se modernise considérablement et les transports routiers prennent une place de plus en plus importante dans l'économie du Territoire. " Le parc des véhicules à moteurs passe de 3 596 en 1946 à 29 800 en 1953. Et la consommation d'essence augmente de 13 millions de litres en 1938 à 29 millions en 1947, à 55 millions en 1953 et à 70 millions en 1956. "

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.