Madagascar: Sûreté portuaire - Interpol à la manœuvre

Un projet de sûreté portuaire (PSP) d'Interpol financé par l'Union européenne (UE) est en cours de mise en œuvre. Il vise notamment à renforcer les capacités des forces de l'ordre et des autorités portuaires à prévenir, détecter, enquêter et répondre aux menaces. Les pays concernés sont Madagascar, l'Angola, les Comores, le Kenya, l'île Maurice, le Mozambique, la Namibie, les Seychelles et la Tanzanie.

Le PSP, selon Interpol, est coordonné par la Commission de l'océan Indien (COI) et mis en œuvre conjointement avec l'Organisation maritime internationale (OMI) et l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC). "Les plateformes portuaires sont des infrastructures essentielles", explique l'organisme de police international, ajoutant que la taille et la complexité des installations, ainsi que le volume de fret traité les rendent difficiles à sécuriser.

"Les ports ont besoin d'être protégés pour sécuriser la marche de l'économie mondiale et éviter la perturbation des chaînes d'approvisionnement et des flux commerciaux", a aussi noté Interpol avant de souligner que ces dernières années, l'Afrique de l'Est, l'Afrique australe et les régions indiennes ont connu une augmentation de l'activité criminelle dans les affaires maritimes. Ce qui a des répercussions notables sur l'économie globale et régionale.

"Nonobstant les efforts internationaux et régionaux visant à renforcer la coopération maritime, les pays de ces régions connaissent la piraterie et les vols à main armée, le trafic de drogue, la contrebande d'armes légères et d'espèces menacées ainsi que la traite des êtres humains, la pêche illégale et le terrorisme contre les infrastructures portuaires. En plus des implications sécuritaires, ces activités illicites ont un impact négatif sur les conditions socio-économiques et politiques dans les pays de ces régions", a-t-on également expliqué.

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Formation, conformité et partage de données

Le projet donne pour mission à Interpol de fournir des outils efficients aux acteurs concernés de la sécurité maritime pour asseoir une sécurité durable dans le domaine portuaire. Il développera un mécanisme régional pour le partage d'informations et l'échange de données exploitables et renforcera la capacité de réponse des forces de l'ordre pour remédier aux vulnérabilités et contrer les menaces persistantes et émergentes.

Le PSP offre des modules de formation spécialisés, des exercices opérationnels régionaux, des visites d'échange de pays à pays, des sessions de mentorat sur place et de l'équipement et un accès aux bases de données d'Interpol soutenus par un soutien technique solide. Il vise aussi à améliorer l'application de la loi concernant la sécurité portuaire, la sécurité physique des infrastructures portuaires, la surveillance des installations et les pratiques aux points de contrôle pour détecter les stupéfiants et autres marchandises illicites.

Les autres objectifs affichés sont d'accroître la connaissance des mesures de sûreté et de sécurité pour les installations portuaires, d'établir un réseau régional d'experts formés en sécurité portuaire et de renforcer la capacité de collecte, de saisie, d'analyse et d'échange d'informations critiques. Ces informations seront intégrées dans les bases de données et les systèmes d'information d'Interpol "pour une utilisation ultérieure".

On sait en outre que le projet court jusqu'en 2024 et dispose d'un budget de 7,8 millions d'euros. Un programme de formation en présentiel a été lancé. Il est, selon Interpol, adapté aux besoins des policiers, des autorités portuaires, des garde-côtes, des douaniers et du personnel des autres services chargés d'une mission de sûreté maritime et portuaire. La formation est dispensée progressivement à tous les pays bénéficiaires du projet Celle pour Madagascar s'est déroulée au mois d'octobre dernier. À savoir également que deux modules d'apprentissage en ligne sont disponibles sur la plateforme de l'Académie virtuelle d'Interpol et que la première réunion technique du PSP s'est tenue le 18 juillet à Antananarivo.

Le premier module concerne l'enquête sur la scène de crime et le second s'intéresse aux techniques d'audition et d'interrogatoire. Ce dernier a été conçu conjointement par les membres du projet sur la sûreté portuaire et ceux du projet baptisé AGWE (soutien aux services chargés de lutter contre la criminalité maritime en Afrique de l'Ouest). Les deux équipes de projet ont organisé un webinaire sur ces techniques qui a été suivi par 200 participants. Les prochaines étapes du PSP concernent l'élaboration de la législation sur la sûreté portuaire et le cadre de conformité correspondant, puis la mise en œuvre d'un mécanisme régional de partage d'informations et un système d'échange de données sur le fret et les passagers.

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