Congo-Kinshasa: Après le déluge à Kinshasa, l'aide aux victimes tarde à venir

14 Décembre 2022

Au lendemain des inondations et du glissement de terrain qui ont causé plus d'une centaine de morts, les populations sont toujours dans l'attente des aides de l'Etat.

Des sols éventrés, des portions de route emportées et remplacées par des crevasses... C'est l'image qu'offrent certaines parties de la capitale congolaise ce mercredi. Une mégapole d'environ 15 millions d'habitants.

Plus de 120 personnes ont péri selon le gouvernement dans un communiqué mardi. Les inondations et le glissement de terrain ont fait aussi des sans-abris et de nombreux Kinois ne savent plus vers qui se tourner pour recevoir de l'aide.

"Vous pouvez voir comment la pluie a fait des dégâts. Elle a détruit toutes nos maisons et nous ne savons pas où aller. De l'autre côté, c'était ma maison et il y avait mes voisins, tout est emporté. Maintenant, nous avons tout perdu, vraiment nous avons tout perdu sauf nos vies qui sont sauvées, mais d'autres sont morts. Nous sommes donc là, sans-abris, avec nos enfants, mais nous ne savons pas quoi faire. Nous avons perdu nos affaires et des documents importants", a déploré Maman Mbelu a perdu sa maison.

Des éboulements très fréquents

Dans la commune de Mont-Ngafula, de fréquents éboulements sont provoqués par les eaux de pluie, à cause d'une urbanisation anarchique et des caniveaux bouchés par les déchets, notamment plastiques.

%

Dans cette commune, le glissement de terrain a coupé en deux la principale route de la ville qui mène vers l'ouest du pays.

"Nous avons élu un gouvernement qui est incapable de donner à son peuple ce dont il a besoin. Cette route menaçait de s'effondrer depuis longtemps. Nous avons alerté les autorités sur cette situation, mais voici la pure réalité. C'est difficile pour eux, même de construire une simple gouttière", a déclaré Odia qui habite Mont-Ngafula.

La route en question est essentielle à l'approvisionnement de la ville. Elle relie la capitale au port fluvial de Matadi, entre Kinshasa et l'océan Atlantique.

D'après les autorités congolaises, les victimes se comptent dans différents quartiers et communes de la ville, notamment dans les vallées où des habitations ont été détruites par des glissements de terrain.

L'aide tarde à venir

À l'issue d'une réunion de crise, le gouvernement a décrété un deuil national de trois jours à partir de ce jour et a annoncé venir en aide aux populations touchées. Mais pour l'instant, les aides aux victimes tardent à venir.

"En termes d'aide, jusqu'à présent il n'y a rien. Nous avons vu le Premier ministre venir hier soir avec le gouverneur de Kinshasa mais jusqu'à présent, il n'y a aucune intervention urgente comme dans d'autres pays. C'est le résultat de la mauvaise gouvernance et du détournement des deniers publics", a dénoncé Valéry Madianga, directeur du Centre de recherche en finances publiques et développement local à Kinshasa.

Déjà, en novembre 2019, une quarantaine de personnes avaient trouvé la mort à Kinshasa, victimes de pluies importantes qui avaient provoqué des inondations et des glissements de terrains. Et Mont-Ngafula avait été l'une des communes les plus touchées.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.