Madagascar: Lutte contre la malnutrition - La BAD réattribue le titre de champion à Rajoelina

S.E.M. Andry Rajoelina, président de la République de Madagascar

Pour la deuxième fois, le président de la République se voit attribuer le titre de "champion de la nutrition", par la BAD. Les efforts déployés dans la lutte contre l'insécurité alimentaire en sont la raison.

Andry Rajoelina conserve son titre. La Banque africaine de développement (BAD), attribue à nouveau le titre de "champion de la nutrition" au président

de la République. C'est ce qui ressort de sa rencontre avec Marie-Laure Akin-Olugbade, vice-présidente de la BAD, accompagnée de Jamie Cooper, présidente exécutive de l'organisation "Big win philanthropy", à Washington, mardi.

Selon les explications, il s'agit d'une reconnaissance de la BAD pour "les efforts déployés et continus" de l'État dans la lutte contre l'insécurité alimentaire, notamment dans le Grand Sud. Sa politique de lutte contre la malnutrition a déjà été récompensée de ce titre de "champion", par la Banque africaine de développement, en 2019. La détermination étatique à en finir avec ce fléau, notamment dans la partie Sud du pays, a été réaffirmée durant le colloque régional pour l'émergence du grand Sud, à Tolagnaro, en juin 2021.

"La réattribution du titre de champion de la nutrition à Andry Rajoelina a été faite à la demande de la représentante de la BAD et de Big win philanthropy", indiquent les échos de la rencontre de mardi. La mise en place de l'usine NutriSud, opérationnelle depuis octobre 2021, est un des exemples avancés lors de cet entretien. Cette usine, à l'initiative de l'association Fitia, produit des compléments alimentaires à distribuer gratuitement dans les cantines scolaires.

Outre lutter contre la malnutrition, les compléments alimentaires produits par NutriSud et distribués dans les cantines scolaires contribuent à lutter contre l'abandon scolaire. Depuis la mise en œuvre du programme, le taux de déscolarisation des enfants en primaire, dans le Sud, est réduit de 30%. Le projet "Titre vert" figure aussi dans la liste des actions de lutte contre l'insécurité alimentaire qui convainc la BAD et Big win philanthropy.

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Le projet "Titre vert" cadre avec la lutte contre la malnutrition dans le Sud, mais il vise aussi à renforcer la résilience des ménages et à renforcer leurs revenus. Une manière également d'éviter l'exode des familles qui fuient la sécheresse. Aussi, dans le cadre d'un essai de ce programme dans le grand Sud, deux mille ménages en sont les bénéficiaires, jusqu'ici. Ils se sont vus attribuer un à cinq hectares de terrain, des semences, et du matériel agricole, ainsi que des animaux d'élevage.

Régions pilotes

L'eau c'est la vie, toutefois. Vivre dans une région aride est dure et y mener à bien des projets agricoles est un défi. Aussi, l'État compte également solutionner durablement la problématique de l'accès à l'eau potable dans le Deep South, avec la construction du pipeline qui conduira l'eau de la rivière Efaho, dans la région Anosy, jusqu'à Ambovombe.

Long de 96 kilomètres, le pipeline sera terminé d'ici un an, assure le Président Rajoelina, lors de sa rencontre avec la diaspora malgache aux États-Unis, quelques heures avant de recevoir les représentants de la BAD et Big win philanthropy. Ce défi figure également parmi les points qui ont convaincu ces deux entités à déclarer à nouveau le locataire d'Iavoloha "champion de la nutrition", selon les explications. Comme il l'a souligné face à la diaspora, l'État oriente ses actions vers des projets structurants et durables pour en finir avec le kere qui sévit dans le Sud.

Seulement, le défi de la lutte contre la malnutrition est décuplé par les conséquences des changements climatiques. Après les ravages des violents cyclones en début d'année, la liste des régions où des habitants se trouvent en état de détresse alimentaire s'est rallongée. Plusieurs familles des localités de la partie Sud-Est du pays sont dans une précarité extrême. Leurs récoltes ont été entièrement détruites et les terres agricoles sont inexploitables depuis ces violentes intempéries.

Outre les actions étatiques, toute initiative internationale, privée ou non gouvernementale, est la bienvenue. C'est justement ce qui explique la présence de la patronne de Big win philanthropy à la rencontre de mardi. Dans ses activités philanthropiques, cette entité accompagne la concrétisation de projets portés par des dirigeants africains qui ont fait leurs preuves dans les efforts pour le bien-être des enfants et des jeunes. "Nous cherchons à améliorer directement des vies et à générer des dividendes démographiques pour une croissance économique équitable, la paix et la sécurité", peut-on lire sur son site web.

Cette entité a notamment fait ses preuves dans l'appui à l'Éthiopie dans sa lutte contre la malnutrition. Jamie Cooper a affirmé que son organisation philanthropique est prête à travailler avec la Grande île. Cinq régions serviront ainsi de pilotes. Ces régions, ainsi que les projets qui y seront menés, seront présentés lors du prochain sommet de l'Union africaine, à Dakar, Sénégal. Le partenariat entre Madagascar et Big win philanthropy y sera scellé officiellement, également.

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