Les emprunteurs devraient payer une somme de Rs 3 000 supplémentaires sur les intérêts après la hausse du repo rate (taux directeur) par 0,5 %. Roshi Bhadain, leader du Reform Party, a fait cette estimation lors d'une conférence de presse, hier aprèsmidi. "Ils attaquent la classe moyenne et l'appauvrissent. Il y aura un impact direct sur le portefeuille des consommateurs avec cette hausse", déplore-t-il. Il ajoute que toutes les entreprises et les self-employed sont aussi impactés. Roshi Bhadain affirme qu'il avait estimé que ceux qui ont contracté un emprunt allaient payer une somme de Rs 2 500 après la hausse survenue le mois dernier, mais qu'il a revu son estimation avec cette nouvelle augmentation.
Inflation réelle
Par ailleurs, Roshi Bhadain balaie d'un revers de la main l'explication de la Banque centrale. "La BoM a dit que la hausse de repo rate allait réduire l'inflation, tout en encourageant l'épargne. Et que, ce faisant, il y aurait une baisse sur les prix des produits de consommation. La population n'a même pas de quoi s'acheter à manger mais la BoM lui demande de mettre son argent à la banque", souligne Roshi Bhadain. Le leader du Reform Party est revenu sur le taux d'inflation communiqué par la Banque centrale. "Elle parle d'un taux d'inflation de 10,6 % tandis que Statistics Mauritius a cité un pourcentage plus élevé. À vrai dire, le real inflation a dépassé les 20 %. Il suffit de comparer le prix des produits de consommation pour parvenir à cette conclusion", déplore-t-il.
Roshi Bhadain rejette également le taux de croissance de 7 % avancé par la BoM. "Ils diront que le tourisme, le secteur financier ou le secteur informatique a généré des devises. Admettons que cela soit vrai. Mais pour quelle raison la BoM a-t-elle emprunté des devises à trois reprises pour les mettre sur le marché ? Cela veut dire que ces secteurs n'ont pas rapporté de devises et que la croissance n'est pas à 7 % mais qu'il y a plutôt une contraction de l'économie", maintient-il.
Par ailleurs, lors de cette conférence de presse, Bashir Jahangeer a annoncé que le Central Electricity Board se prépare à facturer plus l'électricité à certains types de consommateurs dès janvier 2023. L'ancien député prévoit une hausse de 44 % pour ces derniers.
