Le reggae-man congolais Musi-Kongo a quitté son pays pour le Sénégal où il entamera une tournée dans les villes de Dakar et de Saint Louis, après une escale au Cameroun où il a pris part à la première édition du festival international Reconnexion à Dschang. Dans l'interview accordée aux "Dépêches du Bassin du Congo", il évoque les enjeux et revient sur son premier album intitulé "Eveil".
Avec quel label travaillez-vous présentement ?
Je travaille en collaboration avec un label de production d'un artiste du Sénégal, Cheiffou Touré, pour la réussite de son premier album. C'est une façon pour moi d'apporter ma touche à son produit, l'enrichir avec d'autres sonorités du Congo. C'est un long moment d'échange et de partage.
Etes-vous le seul groupe à participer à cette tournée ?
Oui. Bien sûr. Nous sommes le seul groupe congolais à y participer, venu du Congo. Mais il y a bien d'autres artistes d'origine congolaise installés ici depuis quelques années qui participent à ce projet.
Comment entendez-vous défendre les couleurs du drapeau national ?
Je pense défendre les couleurs du Congo en faisant preuve de bonne prestation partout où je pourrai avoir l'opportunité de me produire. Un artiste est un modèle, un miroir pour toute une nation, un reflet pour sa société. Je tiens à revaloriser la culture congolaise dans toute sa diversité. Parce que je viens d'un pays culturellement très riche. Je pense que nous avons encore à offrir au monde extérieur. Il faut le reconnaître.
Quelles sont vos perspectives ?
J'ai personnellement un calendrier très chargé jusqu'au mois de juin. Après cette collaboration et cette série de tournées dans les différentes villes, je me rendrai en Europe pour travailler dans une résidence de création avec un chorégraphe international en mois de février, avant de présenter le projet dans un festival international de danse en avril. Ensuite, je devrais participer, avec mon groupe Kizma Connexion, à un autre festival international de musique. Cette fois-ci, toujours en Europe au mois de mai de la même année, avant mon retour au pays pour enregistrer mon deuxième album.
Un mot sur votre premier opus " Eveil " ?
C'est un album qui a réussi. Que ce soit du point de vue textuel ou musical. Il figure parmi les meilleurs albums reggaes sortis cette année. J'ai reçu des encouragements venus d'Asie, de l'Amérique ; ce qui me laisse croire que le produit a bel et bien traversé les frontières. Seulement, il n'a pas été accepté dans mon pays où le message d'éveil a été perçu comme un message d'un engagé pour avoir évoqué des problématiques portant sur l'immigration forcée, le chômage des jeunes en Afrique, la mauvaise gouvernance... Aussi ai-je rencontré beaucoup de difficultés dans la communication après la sortie de cet opus, dans les médias de mon pays qui, pour la plupart, n'ont pas diffusé l'intégralité de mon album (... ) Mais loin d'être un outil d'une révolution politique, le reggae est une musique de conscientisation, d'édification et d'appel à l'éveil pour une prise de conscience rigoureuse. Telle est ma définition du reggae.
