Cote d'Ivoire: Koné Arna (vice-président du COK) - "Notre joueur n'a jamais été abandonné, il était suivi par le club et l'AFI"

9 Décembre 2022
interview

L'information fait le tour des réseaux sociaux depuis quelques semaines. Lahouri Junior, défenseur au Club omnisports de Korhogo (COK) est malade et sans soins. Au point d'être pris en charge par l'UFPCI (Union des footballeurs professionnels de Cote d'Ivoire) de Marc Zoro. Qu'en est-il de la situation du joueur ? Quelle est la vérité sur l'effectif du COK et sur le traitement salarial des joueurs. Le vice-président Koné Arna, pat ailleurs président de ma section football a accepté d'en parler avec nous.

Le CO Korhogo est au cœur de l'actualité sportive depuis quelques temps. Le dernier fait en date est le cas de votre défenseur Lahouri Junior dont des images le montrant très malade ont été postées sur les réseaux sociaux. Qu'en est-il réellement ?

Je vous remercie pour la démarche professionnelle que vous entamez. Nous avons évidemment reçu beaucoup d'informations, moi-même en tant que dirigeant de club, c'est sur les réseaux sociaux que j'ai toujours les informations sur mon club. Nous sommes surpris par tout ce que nous entendons, mais je vais vous donnez la vérité aujourd'hui.

Après le match contre le Denguélé, Junior est rentré chez lui. Après, il ne s'est pas présenté à l'entrainement. Le coach l'a appelé pour connaitre les raisons de son absence. C'est en ce moment qu'il dit avoir des douleurs au niveau des articulations. Il avait également la bouche amère. Lui a déduit que c'était un palu. Et effectivement, le diagnostic effectué dans une clinique a révélé un palu. Il s'est procuré les médicaments en pharmacie. Le lendemain, j'ai été le voir dans la matinée. C'est après qu'il m'a fait parvenir des informations sur son état. Il a fait comprendre qu'il a des difficultés à se lever, que ses organes étaient un peu lourd, et qu'il du mal à les déplacer. Voilà comment le mal est parti.

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Dès que nous avons reçu l'information à travers ses amis, nous avons un kiné dans le club, Dr Touré, à qui nous avons demandé immédiatement de rencontrer le joueur pour voir ce qu'il en est. C'est ainsi que sur place, il a vu qu'il y avait quelques enflures. Il m'a appelé pour me faire le compte. Il a confirmé le cas du joueur, qui avait effectivement du mal à se lever.

Dans une telle situation, les premiers soins à faire sont des injections, des massages et des médicaments qu'il doit prendre. Le président était souffrant, je n'ai pas voulu lui donner l'information. Séance tenante, nous avons envoyé les fonds qu'il fallait pour que le kiné achète ce qu'il faut pour le traitement. Il partait régulièrement pour faire le massage et administré le traitement au joueur.

Après quelques jours, il a rappelé pour me dire que les produits étaient finis. Il m'a fait une facture que j'ai payée par mobile money, pour qu'il puisse soigner notre joueur. Jusqu'à ce que le président me mandate pour aller voir le joueur, pour faire l'état des lieux, vu que les informations font état de ce que sa santé ne s'améliorait pas. Je suis allé et sur place, j'ai trouvé sa mère et son frère. On était déjà au 30 octobre, en plus de ce que je suis allé remettre pour l'assister, et le président a demandé qu'on paie, dans l'urgence, son salaire. Et que, dans les jours à venir, on verra comment trouver d'autres solutions.

Durant toute cette période, vous n'avez pas trouvé utile de joindre l'AFI sensée accompagner les joueurs durant leur carrière.

Dans la même période, nous avons été contactés par l'Association des footballeurs ivoiriens (AFI) dirigée par Cyrille Domoraud, qui a eu également l'information de la maladie du joueur. L'AFI a dépêché Stéphane Dimy qui est allé lui rendre visite. L'AFI a souhaité prendre le joueur pour l'envoyer à la clinique Farah avec le soutien financier du président du club, Ouattara Bakari.

Il y a eu cette première consultation et le joueur est retourné à la maison. Je crois que le docteur a donné un autre rendez-vous pour le lundi dernier pour des analyses complémentaires. C'est après ces analyses complémentaires que les traitements appropriés devraient être donnés par le médecin. Normalement, le rendez-vous était fixé pour le vendredi dernier (19 novembre).

Si vous étiez en contact avec l'AFI, comment se fait-il que c'est l'UFPCI qui le prend en charge ?

Nous étions tous dans l'attente au niveau du club et de l'AFI. A notre grande surprise, c'est sur les réseaux sociaux que nous apprenons que l'Union des footballeurs professionnels de Côte d'Ivoire pilotée par Zoro Marc est allée le chercher pour l'envoyer à HMA (Hôpital militaire d'Abidjan). Je suis le président de la section football, je n'ai pas été informé, le président n'a pas été informé, aucun membre de l'équipe n'a pas été informé ni par les parents, ni par l'équipe de Zoro Marc. Alors qu'il était pris en charge, puisqu'il est parti à deux reprises à la clinique Farah pour des examens. Les résultats étaient attendus, ce vendredi (19 novembre) avant de lui administrer le traitement approprié. Grande a été notre surprise de voir qu'il se retrouve à HMA sans même que le club ne soit informé.

Quelle est la position du club face à cette nouvelle tournure ?

Je suis vraiment peiné et choqué, quand on prend des photos d'un joueur et qu'on balance sur les réseaux sociaux. Il y a quand même son intégrité physique. Nous sommes choqués par l'attitude de ceux qui ont fait cela. Ce n'est pas un trophée de guerre, on ne peut pas brandir l'image aux yeux du monde pour faire croire que vous travaillez.

Le joueur était déjà pris en charge, il y avait des démarches qui étaient déjà entreprises, depuis le premier jour où nous avons reçu l'information. Il aurait été plus sage de contacter le club. Le CO Korhogo a été au chevet du joueur pendant tout le temps. Et pis, après son acte, l'UFPCI demande au club de les aider à faire face à la facture à HMA. Le président Ouattara Bakari leur a dit d'assumer leur acte. Le joueur appartient à un club et le minimum, c'est de nous informer avant d'entreprendre quoi que ce soit.

N'est-ce pas un acte pour salir le club ?

On veut vraiment comprendre. Junior n'est pas le seul joueur blessé à Korhogo. Ils sont au moins cinq joueurs, trois ont repris. Aujourd'hui, c'est Junior et le capitaine Konaté qui sont encore en attente. Ils ont tous été suivis, d'autres sont déjà sur le terrain avec le kiné qui voit si on peut les remettre dans le groupe. Je ne sais pas pourquoi on veut aggraver le cas de Junior.

Ça ne nous fait pas plaisir ce qui arrive, c'est comme si nous étions les victimes. Leur absence pèse sur le club, nous sommes pressés de voir le retour de Junior. De grâce, qu'on ne cherche pas à régler des problèmes avec nos joueurs. J'en appelle à l'équipe de Zoro pour leur dire ce n'est pas mauvais d'assister un joueur, mais il faut informer au préalable le club qui l'emploie. Notre joueur n'a jamais été abandonné, il était suivi par le club et l'AFI.

Vous étiez au cœur d'une autre affaire de salaires impayés. Le COK doit aimer les scandales.

Nous avons un effectif de 35 joueurs. La FIF (Fédération ivoirienne de football) a demandé une liste de 20 joueurs professionnels. C'est ce que nous avons déposé avec pour salaire minimum pour chacun de ces 20 joueurs 160.000 FCFA. Au COK, nous avons beaucoup des joueurs qui émargent au-delà du salaire minimum. Même des joueurs qui ne font pas partie de l'effectif de 20 touchent au-delà du salaire minimum exigé.

Le COK n'est pas un mauvais payeur mais des gens trouvent toujours des histoires à coller au club. Nous donnons la possibilité à tous ceux qui le veulent d'interroger nos joueurs. Tous les joueurs qui sont sur la liste des joueurs professionnels exigée par la FIF sont payés régulièrement jusqu'à ce jour. Korhogo ne doit aucun centime à un joueur.

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