L'amendement introduit par l'Independent Broadcasting Authority (IBA), visant à influencer la politique éditoriale des stations de radio, est à la fois ridicule et pervers. Il démontre aussi une méconnaissance grossière du rôle des médias en démocratie.
Dans tout régime de liberté d'expression, les citoyens sont informés par divers canaux de communication. On trouve généralement trois principaux supports : un service audiovisuel public, une presse libre et indépendante et des médias engagés et militants. J'exclus sciemment les réseaux sociaux.
Le service public, financé par les contribuables, est le média qui a une stricte obligation d'impartialité. C'est le cas pour la MBC-TV. La MBC Act impose à l'organisme des émissions "independent and impartial".
La presse libre et indépendante, les radios commerciales ne doivent pas être légalement sujettes à l'obligation d'impartialité mais elles sont tenues de respecter les lois qui protègent les citoyens de même que l'État. Il existe une panoplie de lois sur la diffamation, la sédition et diverses formes d'outrage. L'impartialité n'est pas la mesure de leur qualité journalistique.
Et quant aux médias engagés et militants, tout à fait estimables dans une démocratie, ils sont partiaux par définition. Ils doivent pouvoir prendre fait et cause pour un parti, un mouvement, une personne.
Plus que la vaine recherche d'impartialité, ce qui importe pour le citoyen, c'est la pluralité des médias.