Madagascar: Industrie extractive - L'État et QMM paient les pots cassés

Une victoire pour les contestataires. Peut-être. Mais un conflit qui risque de ternir l'image de l'industrie minière du pays à travers le monde.

Dans l'Accord trouvé entre les manifestants de Mandena, se considérant comme des ayant-droits sur les activités de QMM dans l'exploitation de l'ilménite, cette dernière s'est engagée à augmenter jusqu'à concurrence de 1 à 10 millions de dollars par an son budget de Responsabilités sociétales des entreprises, RSE, sur trois ans.

L'État, pour sa part, a promis de payer une indemnité de 2,5 milliards de dollars à ceux reconnus comme " les occupants traditionnels" ayant érigé des barrages sur la route menant vers le site de production de QMM. Ce qui a conduit à l'application du service minimum, débouchant sur une perte de 4 millions de dollars en quelques jours. Et au-delà de cet aspect financier, c'est l'attractivité de Madagascar, perçue par les grands investisseurs désireux de venir qui peut en pâtir. D'autant qu'un autre projet, celui de Base Toliara, fait aussi l'objet d'un conflit d'intérêt, sur fond de divergences politiques entre partisans et anti-Base Toliara. En sus, le flou entourant la refonte du Code minier. Dont l'examen devait être à l'ordre du jour de la récente session parlementaire ordinaire. Des voix commencent à se faire entendre pour le critiquer. Pour en revenir à QMM, les termes de l'Accord détaillent que " le montant dû par l'État sera réparti à ceux qui se prévalent du titre d'occupants traditionnels des parcelles sur lesquelles Rio Tinto QMM verse déjà des loyers dans le cadre des baux emphytéotiques conclus avec l'État.

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Paiements échelonnés

Le versement se fera toutes les deux semaines pendant trois mois. Ces paiements échelonnés, devraient clôturer de façon définitive le dossier lié au foncier sur toutes les parcelles de terrain exploitées par la compagnie minière. Pour ce qui est de l'affectation du budget RSE de Rio Tinto QMM, il devrait servir à " réaliser des activités de développement qui seront décidées par un comité spécial à mettre en place ". Ce comité sera " composé des représentants de la compagnie, des autorités régionales, des élus, ainsi que des membres de la communauté parmi lesquels les occupants des terrains, les usufruitiers, notamment les éleveurs et les pêcheurs ", souligne l'Accord. " L'entente avec les usufruitiers devrait être conclue dans les meilleurs délais " précise l'Accord.

Pour ne pas aggraver la situation, l'État et QMM, ont ainsi cédé beaucoup de terrain sur le champ des revendications de la population. Il reste à savoir si les frondeurs vont tenir leurs paroles. Il est souvent prouvé, dans une telle confrontation, qu'un consensus arrange tout le monde mais ne convient à personne.

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