Madagascar: Secteur minier - L'implication de l'État accuse du retard

Un rapport annuel dresse l'état de santé du secteur minier. Des problématiques restent irrésolues et attendent de sérieuses implications de l'État pour que le secteur puisse créer réellement de la richesse.

L'année 2022 a été marquée par la diffusion d'une lettre des groupements professionnels dans le secteur extractif. " Le secteur minier formel est au bord de l'effondrement " ont-ils indiqué au début du mois de mai. Ils ont dénoncé le non-respect des textes règlementaires ou le blocage des permis miniers depuis treize ans. Dans cette lettre, ils avaient souligné " qu'à l'heure où Madagascar semble envisager de se lancer dans la recherche de financement auprès de la communauté des créanciers internationaux, le blocage des investissements miniers envoie un signe particulièrement dissuasif ".

Dernièrement, la société QMM se heurte à des " chantages sociaux " et a décidé d'entrer en service minimum, de suspendre les exploitations et de pratiquer le délestage dans la ville de Taolagnaro. Dans un communiqué, cette compagnie minière a indiqué que toute extraction, le traitement et la manutention du minerai d'ilménite, de monazite et de zirsil sont suspendus.

" Cet arrêt est en place depuis le 1er décembre suite à un barrage érigé sur la route d'accès aux opérations de QMM à Mandena empêchant l'accès sécuritaire au site ", explique ce communiqué.

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Le processus de négociation entre la société, les communautés des communes concernées par l'exploitation d'ilménite, les autorités locales et nationales, est alors bloqué. Des doléances des communautés restent sans réponse de la part de l'État, amenant alors à cette situation de blocage socio-économique.

Voies

Base Toliara est suspendue depuis 2019 et la reprise de ses activités est jusqu'à ce jour, incertaine. Il est pourtant détaillé dans le Plan d'émergence de Madagascar que ce projet se fixe comme objectif de mettre en valeur le gisement d'ilménite dans la région Atsimo-Andrefana, promouvoir les activités connexes et la création d'emploi.

Kraomita Malagasy (Kraoma) a disparu des radars du ministère des Mines et des ressources stratégiques et officiellement, aucun projet n'est en cours pour sauver la société d'État. Pourtant, le rapport annuel de la Banque centrale (BCM) pour l'exercice 2021 indique que la branche " industrie extractive " a été la plus performante dans le secteur secondaire, avec une croissance de 55,4% l'année dernière contre une croissance négative de -56,8 % en 2020.

Ayant produit en moyenne 35,3% de l'ensemble des valeurs ajoutées, cette branche a contribué à hauteur de 74,6% à la croissance du secteur secondaire en 2021. Les produits miniers ont participé à l'augmentation à plus de 58% des exportations de Madagascar selon la BCM. Le secteur extractif devrait enregistrer une croissance de 23,6% cette année, avec l'augmentation très importante de la demande de minerai comme le graphite, le cobalt et le nickel, expose le ministère de l'Économie et des finances (MEF) dans le projet de loi des finances (PLFI) 2023.

La croissance du secteur minier devrait atteindre 8,6% avec des opportunités d'investissements, dont entre autres l'exploitation des gisements miniers comme l'ilménite de Taolagnaro et de Toliara, le graphite à Ampanihy ou Fotadrevo, les terres rares d'Ampasindava ou de Befandriana ou encore le nickel de Moramanga.

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