Ile Maurice: Parti-pris éditorial

21 Décembre 2022

Il y a une nuance à saisir entre objectivité (ou impartialité) et subjectivité (ou partialité). L'impartialité journalistique est un leurre que tente maladroitement d'inculquer la mal-nommée Independent Broadcasting Authority aux radios privées, alors que leur mandat n'est pas celui de la MBC.

L'express n'est pas un journal neutre. Nous avons depuis 1963 un parti-pris à part entière pour le pays, son développement intégral et intégré, la démocratie, l'équité le mauricianisme, la biodiversité, l'environnement et l'écologie, entre autres valeurs fondamentales. Nous sommes régis par des principes, pour lesquels on s'engage au quotidien, dont celui des libertés (de la presse, d'expression, d'informer et de pouvoir partager librement son opinion).

La liberté de la presse, pour nous, doit être, autant que possible, accompagnée de la responsabilité de l'action journalistique. Nous avons une responsabilité envers l'opinion. Et c'est pour cela que nous estimons que la presse ne doit pas être conduite à privilégier l'information plutôt que l'opinion. Le journaliste doit se poser comme un leader, pas comme un suiveur, ou une simple caisse de résonance. Pour le journaliste, il y a souvent des moments où il faut nager à contrecourant, résolument par conviction. La responsabilité journalistique va aussi dans le soin qu'on apporte à filtrer par le sens critique. Il est très facile de se faire avoir. Ceux qui ont intérêt à le faire pratiquent la mésinformation. Si on n'est pas aguerri à ce genre de pratiques, on peut y laisser des plumes. Le sens critique du journaliste doit s'exercer envers les sources d'information autant qu'envers lui-même. Nous, journalistes, sommes subjectifs dans la presque totalité de notre vie, de nos actions. Mais le journalisme diffère comme pour tous les postes où la responsabilité prime. Le journaliste doit différencier entre ce qui est subjectif en lui et ce qui est peut-être une vérité autre. C'est un exercice salutaire parce que c'est un exercice existentiel, aimait rappeler le Dr Philippe Forget.

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Au-delà de l'argent du contribuable qui est détourné pour protéger des intérêts politiciens étroits, les gouvernements successifs que nous avons eus/élus depuis l'Indépendance ont pratiquement toujours trouvé différents moyens interventionnistes afin de transformer l'information, qui est un bien public, en propagande permanente. Si les gouvernements qui se suivent privilégient la régulation chez les autres, ils sont restés bien pauvres en initiatives pour le secteur public.

Aussi, les politiciens ont besoin de plaire et ont besoin d'une bonne presse. Ils ont besoin d'avoir des journalistes qui sont en contact avec eux. Si la "classe" politique a comme priorité ce qui va se passer dans cinq ans, nous, nous croyons fermement qu'un pays émerge de 100 fois cinq ans, au moins. Mais les priorités peuvent varier selon le moment. Comme la suggestion de demeurer une colonie, même déguisée sous un autre nom.

Il y a, dans nos archives, toute une phase où notre journal faisait campagne sous le slogan : l'économie d'abord ! L'économie parce qu'elle écartait précisément de notre conscience collective toutes les rivalités qui avaient été suscitées par les campagnes précédant l'Indépendance qui se fondaient un peu trop sur l'émotion, au détriment de la raison.

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