Au Somaliland - État auto-proclamé du nord de la Somalie - des manifestations populaires ont été réprimées dans la violence dans la ville de Las Anod, une ville disputée à la frontière du Puntland. Selon plusieurs sources, des habitants sont spontanément descendus dans la rue après un nouvel assassinat, plus tôt dans la semaine, derrière lequel ils voient la main du pouvoir. Des sources médicales et médiatiques ont dénombré plus d'une dizaine de morts depuis mardi 27 décembre.

La situation a dégénéré dès mardi matin, au lendemain de l'assassinat d'un politicien local nommé Abdifatah Abdallahi "Hadrawi". Ce dernier a été abattu par balles, lundi soir, par des hommes cagoulés, au sortir de la mosquée, selon les médias locaux.

Au point du jour, des habitants ont alors bloqué plusieurs rues et protesté, en jetant des pierres contre ce nouvel assassinat impuni d'une " figure montante " du " parti de l'unité " opposé à l'indépendance du Somaliland, explique un journaliste somalien. Certains se sont d'ailleurs filmés brandissant le drapeau bleu de la Somalie.

Les manifestations ont ensuite continué, jusqu'à hier vendredi, toujours selon les médias locaux, avec la même réponse, violente, des forces de sécurité.

Le Centre pour les droits de l'homme du Somaliland a appelé le gouvernement à " s'abstenir d'utiliser des armes létales contre les manifestants ". Dans une adresse aux habitants, le président du Somaliland Muse Bihi Abdi les appelé " à s'unir " à son gouvernement pour éradiquer la violence de la région, fomentée, selon lui, " par l'ennemi ".

La ville de Las Anod est une source de conflit entre le Somaliland et son voisin, le Puntland. Ayant changé plusieurs fois de mains depuis l'effondrement de l'État somalien en 1991, la ville est un carrefour commercial et stratégique très ancien, revendiqué par les deux gouvernements.