Bénin: La campagne électorale tourne au ralenti

Photo d'archives
30 Décembre 2022

Au Bénin, le compte à rebours pour les législatives du 8 janvier a commencé. Les candidats multiplient les rencontres de proximité plutôt que les grands meetings.

Cela fait une semaine que la campagne électorale a été lancée pour les élections législatives du 8 janvier au Bénin. Les différents candidats des partis politiques, dont trois de l'opposition, sont sur le terrain pour convaincre les populations. Mais cette campagne ne ressemble en rien à ce qu'on a l'habitude de voir au Bénin.

Démarrée timidement le 23 décembre sur tout le territoire béninois en respect au calendrier électoral, la campagne peine en effet à prendre. La ferveur habituelle faite de meeting géants, de grandes caravanes et d'autres formes d'animation des candidats a laissé la place à de petites rencontres de proximité et quelques panneaux et autres affichages de visuels aux différents carrefours des villes.

Cette campagne est à la limite ennuyeuse aux yeux de Marie-Rose Yayi, une étudiante rencontrée à la périphérie de Cotonou. Selon elle, "on a l'habitude de voir des animations en ville, souvent on a même des tee-shirts ou encore de l'argent mais cette fois-ci, rien !"

Se présenter directement aux électeurs

La donne a en effet changé, les partis politiques ayant clairement adopté une autre stratégie, celle du porte-à-porte.

Yannick Diogo est candidate du parti d'opposition FCBE dans la 16è circonscription à Cotonou. Comme tous les autres candidats, elle a préféré mener une campagne de proximité. Pour lui, "faut que les gens sachent pour qui ils veulent voter, il faut que les gens soient en contact avec celui qu'ils veulent envoyer à l'Assemblée parler en leur nom."

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Il y a aussi certes les messages des différents partis sur la chaîne nationale et l'animation des réseaux sociaux, mais ils ont tous privilégié le contact, à travers également les petits rassemblements.

Clotilde Ganvo, candidate à Parakou pour le compte de l'Union pour le développement d'un Bénin nouveau, le parti de la mouvance présidentielle, explique que "comme tous les autres partis, nous essayons de développer notre stratégie, de parcourir les quartiers, les arrondissements, les communes, avec une stratégie de campagne de groupuscules pour faire passer le message."

Manque de moyens

Si tout se passe bien pour les candidats, le sociologue et analyste politique Aimé Tcheffa justifie la fadeur de la campagne non seulement par la dynamique politique actuelle mais aussi par le manque de moyens financiers.

"Pour animer par exemple un meeting géant en milieu urbain, il vous faut à peu près une quinzaine de millions", note Aimé Tcheffa. "Combien d'acteurs politiques, de partis, pourraient sortir une telle enveloppe et faire quatre, cinq, six meetings ?"

Les sept partis engagés dans la course ont encore jusqu'au 6 janvier pour mettre un peu plus de rythme dans cette campagne électorale.

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