Madagascar: 10 000 habitants de la capitale en danger face aux risques d'éboulements

Sur la colline d'Ambohidempona, trois maisons ont été emportées par un glissement de terrain lors de la précédente saison des pluies. Cette zone est classée rouge par le Bureau National de Gestion des Risques et des Catastrophes.

À Madagascar, 10 000 habitants en danger face aux risques d'éboulements et de glissements de terrain en cette saison des pluies dans la capitale, Antananarivo, selon la commune urbaine d'Antananarivo et le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC). 15 quartiers se situant autour de trois collines d'Antananarivo ont été classés en zone rouge. Le BNGRC encourage les habitants à quitter les lieux pour se rendre dans des sites d'hébergement et éviter de nouvelles victimes.

Sur le versant ouest de la colline d'Ambohidempona, les séquelles du glissement de terrain de la précédente saison des pluies rappellent le danger qui plane sur les habitations du quartier. Lalah Andriamirado, docteur en géologie, est aussi technicien au sein du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes. " L'infiltration d'humidité se trouve entre 30 % et 40 % dans le sous-sol. Ces infiltrations se trouvent dans les zones à fortes pentes, donc ces zones sont à risques imminents et permanents de glissements de terrain ou de chutes de blocs rocheux ", alerte-t-il.

Ici, trois maisons ont été emportées au mois de mars. Celle de Lydie se trouve à quelques dizaines de mètres, entourée de drapeaux rouges. " Bien sûr qu'on a peur, mais on vit avec. On ne dort ni le jour, ni la nuit, quand il pleut. On nous dit de partir, mais pour aller où ? cette maison, c'est la seule qu'on ait. On n'a pas l'argent pour en payer une autre. Ça fait 24 ans qu'on habite ici ", témoigne-t-elle.

" Non-maîtrise de l'urbanisation "

Si des sites d'évacuation et des centres d'hébergement ont été mis en place, aucune solution à long terme de relocalisation n'a encore été proposée aux habitants. La multiplication des constructions sur ces collines ces dernières années a fragilisé les sols, explique Lalah Andriamirado : " La zone a été impactée par l'explosion démographique qui reflète plus particulièrement la non-maîtrise de l'urbanisation. Sur la colline de Manjakamiadana, on voit très bien que les canaux de drainage ne suivent pas les règles de l'art. Donc l'écoulement se fait n'importe où et ça augmente la vulnérabilité de la zone".

Selon les chiffres du BNGRC, une vingtaine de personnes sont décédées dans des glissements de terrains et éboulements depuis 2015. Ce dernier a aussi effectué des sensibilisations dans les autres régions de l'île touchées par les glissements de terrain.

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