Madagascar: Quelques anecdotes touchant l'ile Boraha

Selon certaines sources, la frégate La Colombe aurait, le 15 juillet 1750, pris possession de l'ile Sainte-Marie, au nom du gouverneur de Bourbon et de la Compagnie des Indes.

- Selon d'autres, le 30 juillet 1750, la reine Bety ou Betty (Betia en malgache) exauce le vœu de son père Ratsimilaho, en cédant solennellement à la France, représentée par le sieur Gosse, l'ile de Sainte-Marie et ses droits de suzeraineté sur la baie d'Antongil. L'acte aurait eu lieu sur le vaisseau de ligne Mars.

- Plus romanesque, la tradition veut que Bety ait agi par amour ou sur les conseils du caporal La Bigorne, militaire au service de la 3e Compagnie des Indes, qu'elle aurait ensuite épousé. En fait, Betia (la bien aimée) aurait eu une vie sentimentale intense.

- M. Gosse se trouva ainsi chargé du gouvernement de l'ile et des établissements français de la baie. Mais en 1754, sa brutalité (et le pillage de la tombe de Ratsimilaho), soulève les Saint-Mariens qui l'éliminent. Un navire est envoyé de l'Ile de France (Maurice) à Sainte-Marie pour punir les meurtriers, et la reine Bety, soupçonnée de trahison, est déportée à Port-Louis, d'où elle revient après avoir été innocentée. En 1763, elle cède son trône à son frère Zanahary qui s'est opposé à la cession de l'ile à la France.

- En 1804, le général Decaen, gouverneur de Bourbon, envoie Sylvain Roux à Toamasina comme agent général pour y établir le point central des intérêts français et du commerce avec la Grande ile.

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- Les Français délaissent ensuite Sainte-Marie et n'y reviennent qu'après la fin des guerres napoléoniennes. Celles-ci voient l'ile Maurice et les Seychelles passer sous pavillon anglais. Et pour contrecarrer les visées sur Madagascar du gouverneur de Maurice, Sir Robert Farquhar, ils réclament aussi leurs anciens établissements dans la Grande ile.

Sir Robert Farquhar s'emploie à contrecarrer les visées françaises sur Madagascar. Il s'appuie sur le roi Radama Ier qui a consolidé la puissance merina sur les Hautes-Terres et cherche à élargir son territoire pour réaliser le vœu de son père, Andrianampoinimerina, de " faire de la mer la limite de son royaume " (Ny ranomasina no valam-parihiko).

Le 17 juin 1817, Radama arrive à Toamasina à la tête d'une armée de 40 000 hommes pour " visiter cette partie de la côte". En fait, ce déplacement de troupes organisées par le sergent Brady, a pour but d'impressionner le chef betsimisaraka, le Mpanjakamena Jean-René et de lui demander de se soumettre à l'autorité de Radama qui l'adoptera comme son fils. Toutefois, il est prévu que ce traité ne devra pas remettre en cause ses pouvoirs et son autorité dans son pays. Il le prive cependant, de ressources par l'interdiction de la traite des esclaves.

C'est la condition fixée par les Britanniques pour reconnaitre Radama comme roi de tout Madagascar et lui apporter toute l'aide, notamment militaire. Et ils y arrivent pleinement.

Le 9 juillet 1817, un traité est signé entre Radama et Jean-René, en présence de Thomas Pye, " agent of the British Government and Commissioner ".

Sans tirer un seul coup de fusil et par la seule force de dissuasion de son imposante armée, Radama assoie son autorité sur une bonne partie du territoire des Betsimisaraka. Il sape ainsi pour longtemps les ambitions françaises qui comptent faire de Toamasina la plaque tournante de leurs projets économiques et politiques.

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