Madagascar: Présidentielle - Les écuries politiques aux starting-blocks

Andry Rajoelinalors de sa prestation de serment en mars 2021.

L'année commence à peine et les différentes factions politiques sont déjà à fond en vue de l'élection présidentielle. Fini la trêve des fêtes de fin d'année donc et place à la bataille électorale.

Que la partie commence. Tandis qu'une partie de la population somnole encore après le réveillon de fin d'année et la journée du Nouvel An, les écuries politiques entament déjà le tour de chauffe en vue de la course à la magistrature suprême. L'élection présidentielle sera le principal rendez-vous politique de cette année. Sauf changement et à entendre Soava Andriamarotafika, rapporteur général de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), une proposition de calendrier électoral à soumettre au feu vert du gouvernement sera actée en juin. La Constitution donne une indication de période où devrait se tenir l'élection présidentielle.

Le scrutin a lieu "trente jours au moins, et soixante jours au plus, avant l'expiration du mandat du président en exercice", indique la Loi fondamentale. Étant donné que la Constitution et les textes électoraux sont muets concernant la pré-campagne, pratiquement tout est permis, à condition, en principe, de ne pas appeler directement à voter pour soi. Aucune disposition légale ne sanctionne les écarts, cependant. Bien que le calendrier reste à définir et bien que personne ne se soit déclarée officiellement candidat, jusqu'à l'heure, des personnalités et formations politiques annoncent déjà la couleur. Chaque camp qui compte aligner un favori à la joute électorale va mettre à profit les mois qui précéderont le calendrier officiel du scrutin, désignés de manière officieuse comme la période de pré-campagne. Ceci avant d'entrer dans la dernière ligne droite qu'est la période officielle de campagne électorale.

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De la concurrence

Pour les tenants du pouvoir, le discours de vœux de Andry Rajoelina, président de la République, donne le ton. "Nous allons faire de 2023, une année de victoire et d'entreprise. Une année pour se rapprocher de la population, pour vaincre la division et pour la prospérité de la population", a-t-il déclaré. Sur la lancée de l'année dernière, le camp présidentiel, y compris les responsables étatiques, va renforcer sa présence sur terrain et mettre en avant les réalisations étatiques. Les tenants du pouvoir auront de la concurrence sur ce point. Marc Ravalomanana, ancien président de la République, et son parti le "Tiako i Madagasikara" (TIM), sont déjà au taquet, également. Il a appelé à une mobilisation générale de ses partisans, hier, durant une cérémonie de présentation des vœux à son domicile, à Faravohitra. Le but affirmé est "la reconquête du pouvoir, cette année". Le patron de l'écurie d'opposition tend également la main à ceux qui qui souhaitent s'allier avec le TIM.

Autre candidat probable, Hery Rajaonarimampianina, ancien président de la République, entretient encore le flou sur ses intentions. Son parti politique, le "Hery vaovao ho an'i Madagasikara" (HVM), enchaîne les tournées pour réveiller sa base depuis le dernier trimestre de 2022, néanmoins. L'ancien parti au pouvoir soutient qu'il officialisera ses intentions à l'issue de son congrès national, cette année. Le député Siteny Randrianasoloniaiko, élu à Toliara, figure aussi parmi les personnalités dont les démarches laissent clairement entrevoir des prétentions à briguer la magistrature suprême. Dans un message de vœux publié sur sa page Facebook, il réitère l'annonce d'une tournée nationale prochainement, qu'il baptise "MIHAVA tour", durant laquelle il compte "écouter la voix du peuple", comme il l'affirme.

Ancien allié de Andry Rajoelina et ministre au sein de son administration, Hajo Andrianainarivelo, président du parti "Malagasy miara-miainga" (MMM), pourrait aussi tenter une nouvelle fois sa chance à la présidentielle, après celle de 2013. Depuis qu'il a été évincé du gouvernement, le chef de file du MMM enchaîne les tournées dans les circonscriptions où son parti a des élus. Il a même grillé la politesse au président de la République, samedi, en publiant "son" discours de vœux sur sa page Facebook, à 19 heures. Dans cette allocution publiée samedi à 19 heures donc, Hajo Andrianainarivelo affirme entre autres, "nous avons le devoir de changer pour un avenir meilleur". Auguste Richard Paraina, ancien ambassadeur, est aussi très actif dans l'arène politique ces derniers mois. Accompagné de la députée Eléonore Johasy, l'ancien ambassadeur porte l'étendard du parti Tsara Tahafina.

Dans ses vœux du Nouvel An, publié sur sa page Facebook, également, Auguste Richard Paraina soutient, "je réitère ma disposition et ma volonté d'apporter ma contribution au développement du pays". Les joutes politiques animeront cette année 2023. La bataille pour la conquête ou la reconquête de la magistrature suprême s'annonce sans merci. Pour l'opinion publique, toutefois, l'essentiel est que les querelles se limitent à la sphère politique et ne remettent pas en cause la quiétude sociétale. Que l'élection ait une issue démocratique et apaisée.

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