Madagascar: Présidentielle 2023 - Dispersion inévitable des voix au premier tour du scrutin

Les candidats commencent à se profiler en début de cette année électorale. Des noms connus ont déjà manifesté leurs intérêts à participer à la course à la magistrature suprême.

Les candidats de gabarit et leur équipe sont déjà au four et au moulin pour mieux aborder cette année cruciale. Le président de la République, lui, intensifie ses interventions en public pour défendre son bilan même si sa candidature pour rempiler un second mandat n'a pas encore fait l'objet d'une annonce officielle. Ses partisans, pourtant, l'incitent à se prononcer. Il est tout de même donné favori par les observateurs compte tenu de son statut de président sortant d'ici quelques mois. Malgré les différents aléas qui ont marqué sa mandature, Andry Rajoelina bénéficie toujours d'une cote de popularité importante dans l'échiquier. Face à son rival, Marc Ravalomanana, le prochain scrutin présidentiel se présente, encore une fois, comme une opportunité pour ses deux hommes politiques de se mesurer dans les urnes.

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L'ancien président, quant à lui, ne lâche pas d'une semelle son concurrent de toujours. Ses tournées politiques reprennent de la vitesse et son audience commence également à faire du bruit. Depuis 2007, Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana accaparent à eux tous seuls le devant de la scène politique. Hery Rajaonarimampianina a tenté de voler la vedette mais au bout d'un mandat, l'expert-comptable s'est fait vite remonter les bretelles par l'actuel président. Néanmoins, le fondateur du parti HVM peut faire son retour lors du prochain scrutin présidentiel afin de prendre sa revanche. Mais rien n'est encore gagné pour ces anciens présidents et la tâche ne s'annonce également pas très aisée pour l'actuel locataire d'Iavoloha.

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Notoriété

D'autres potentiels candidats sont également dans l'arène. Et ce ne seront pas des moindres. Il s'agit, entre autres, de Roland Ratsiraka, qui est très actif dans l'opposition depuis le début du mandat du président de la République. Ce député de Toamasina I, qui a toujours perdu lors des dernières présidentielles, est toujours au front pour asseoir sa notoriété de présidentiable. Dans son fief dans la ville du grand port, il a la cote. Et durant ces tournées, dans le littoral est du pays, il a travaillé pour intensifier sa cause. La défense des intérêts des exploitants des produits de rente dans la partie est de l'île est devenue son dada. Sur ce créneau, son discours peut percer dans les régions où la filière litchi ou vanille est minée par les baisses des prix et les soupçons de monopole.

Ouest et Nord

L'autre visage qui commence à émerger aussi dans les régions s'appelle Ahmad. Cet ancien président de la confédération africaine de football, qui n'a jamais caché son intérêt pour la politique, a aussi fait le tour de certaines villes pour mobiliser son réseau sur son projet politique. Il n'a pas, pourtant, fait signe, jusqu'à présent, de sa candidature à la prochaine présidentielle. Mais, Ahmad est déjà donné comme un potentiel candidat qui pourrait peser dans la partie Ouest et Nord de la Grande île. Comme le cas de Siteny Randrianasoloniaiko, qui figure également comme un challenger à la course à la magistrature suprême. Ce député de Toliara peut rafler les voix dans la partie sud de l'île où il a déjà démontré à plusieurs reprises ses capacités de mobilisation. Ce week-end encore, Auguste Paraina a aussi annoncé sa volonté de se porter candidat à la prochaine présidentielle sous la bannière de son tout nouveau parti " Tsara Tahafina ". Cet originaire de Farafangana, sorti d'un long silence, a déjà sillonné les districts de la partie sud-est de l'île pour développer la ramification de sa nouvelle organisation. Il est déjà une figure connue de cette région et peut ainsi faire valoir son image une fois que les urnes seront ouvertes au vote.

Perdre des voix

Malgré la taille de leur organisation, leur influence, pourtant, ne sera pas négligeable. Ils ont tous déjà marqué le quinquennat par leur intervention dans le débat public. La présence de ces noms dans la liste des candidats à la magistrature suprême peut impacter les résultats au premier tour du scrutin. Ils peuvent peser dans leurs fiefs respectifs, grignoter là où d'autres ont déjà fait de bons scores en 2018, pour faire perdre des voix aux autres candidats. Ils peuvent même se hisser en véritable leaders dans certaines régions et drainent une grande partie de l'électorat en leur faveur. Si ce sera le cas, les voix seront dispersées au premier tour du scrutin et peuvent compliquer le travail des candidats dits favoris.

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