Madagascar: Sud de Madagascar - Importante détérioration des moyens d'existence

Le cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) publié le 4 janvier dernier avance que 2,23 millions de personnes sont classées en insécurité alimentaire aiguë élevée dans le Grand Sud et Grand Sud Est de Madagascar.

La situation n'est pas prête de changer dans le Sud de Madagascar. Les indicateurs relatifs aux moyens d'existence connaîtraient une importante détérioration si l'on se fie à l'analyse de l'insécurité alimentaire aiguë couvrant la période de novembre 2022 à octobre 2023. Selon ce document, " 50% et 66% des ménages des districts d'Ambovombe, Tsihombe, Bekily et d'Ampanihy adoptent des stratégies d'adaptation (de leurs moyens d'existence) jugées très préoccupantes (stratégies de Crise ou d'Urgence) ". Tandis qu'a " Tuléar 2 et Amboasary Atsimo, entre 10% et 33% des ménages ont procédé à la dilapidation extrême de leurs actifs et stratégies de moyens d'existence ".

Une situation qui serait exacerbée par les facteurs de l'insécurité alimentaire, plus particulièrement " la sécheresse et l'inflation généralisée des prix des principaux produits alimentaires et non-alimentaires ". Le cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) note également que " lors de la précédente analyse, l'indicateur sur les stratégies d'adaptation des moyens d'existence était déjà alarmant pour l'ensemble des Districts de l'Androy ". La conséquence est dramatique, " plus de la moitié des ménages n'ont pas les capacités de rétablir leurs moyens d'existence ". L'IPC explique la persistance de la crise par " la récurrence des chocs combinés à la précarité ambiante et la faible couverture et adaptabilité des aides relatives au renforcement des moyens d'existence ".

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Intactes

La situation serait moins alarmante pour le Grand Sud Est de Madagascar. À en croire l'IPC, les moyens d'existence restent plus ou moins intacts sauf pour les districts de Nosy Varika, Manakara, Midongy Atsimo, Befotaka et Farafangana. La proportion des ménages adoptant des stratégies de moyens d'existence de crise ou d'urgence pourrait varier entre 29% et 41% dans ces districts. Le document informe toutefois que les indicateurs relatifs à la consommation alimentaire sont alarmants. " Pour les districts de Befotaka, Vondrozo, Vangaindrano, Ikongo et Nosy varika, une consommation alimentaire pauvre ou limite concerne environ quatre ménages sur cinq ", peut-on y lire.

L'insécurité alimentaire devrait s'accentuer compte tenu du contexte actuel caractérisé par une hausse incessante et généralisée des produits importés et/ou locaux. Ce qui devrait se faire sentir durant la période de pic de soudure alerte l'IPC. Et qui devrait " s'accentuer à cause de la forte hausse de carburants (plus de 40%) liée à la guerre en Ukraine qui perturbe le marché ". La disponibilité et l'accès alimentaire des ménages sont donc actuellement problématiques.

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