Madagascar: Opposition - Reprendre le pouvoir coûte que coûte

Une semaine et déjà trois sorties médiatiques pour le leader de l'opposition. Une manière de dire que Dada va jouer le tout pour le tout pour reprendre le pouvoir cette année.

Déterminé !

Marc Ravalomanana et le Rodoben'ny mpanohitra ho an'ny demokrasia eto Madagasikara (RMDM) sont convaincus de la possibilité de reconquérir le pouvoir cette année. Les discours qui se sont succédé à Faravohitra lors de la rentrée politique de ce mouvement, hier, en témoignent. " 2023 est une année faste pour Dada ", a d'ailleurs tonné le pasteur Edouard Tsarahame tout en indiquant que si le pays se trouve dans une telle situation ce n'est pas à cause de la crise liée à la Covid-19, ni de la guerre en Ukraine, mais de la mauvaise gestion. Ravalomanana se veut être le sauveur d'une nation à la dérive. Le numéro Un de l'opposition a ainsi déclaré que " l'année 2023 sera un tournant pour le pays parce que c'est une année électorale. C'est également l'année du salut pour les Malgaches qui vivent dans une pauvreté profonde parce que nous allons prendre le pouvoir à travers les élections afin de développer le pays ". L'événement d'hier était également marqué par le retour de certains élus TIM comme le député Rodin Rakotomanjato. Force est de constater que le rang de l'opposition se renforce.

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Tolona

L'ambiance à Faravohitra, hier, a donné une impression de déjà-vu. Un public en effervescence, des applaudissements, mais surtout des cris de rage, certainement motivés par la soif de vaincre, accompagnés par la chanson " Madagasikara Tanindrazanay ", rappellent en quelque sorte l'ambiance au Magro durant la Transition. " Tolona " était le mot le plus utilisé par ceux qui ont pris la parole. Devant une audience en liesse, Dada a martelé que " l'avenir de Madagascar sera sombre sans un changement rapide ". Un changement qui rime, bien évidemment, avec un changement de régime. Les représentants du RMDM des cinq provinces étaient unanimes sur la situation de difficulté qui prévaut en ce moment. " À cette vitesse, le TGV va plier bagage cette année. Il n'y aura plus d'Andry Rajoelina au pouvoir l'année prochaine ", a avancé le pasteur Edouard Tsarahame. Une déclaration qui a été accueillie avec de la joie et de l'enthousiasme par le public.

Crédibles

" Reprendre le pouvoir, c'est le moment. Mais cela doit se faire dans la légalité ", a poursuivi Marc Ravalomanana. La réforme du code électoral et la mise à jour du registre électoral est ainsi plus que nécessaire. Dada a, encore une fois, invité tous les militants TIM, RMDM et tous ceux qui ne sont plus d'accord avec le régime actuel à vérifier leurs noms sur les listes électorales et d'être vigilants sur toutes les tentatives de manipulation. " Lors de mes tournées, j'ai constaté qu'un enfant qui n'a même pas l'âge de voter est déjà inscrit sur la liste électorale ", a-t-il ajouté tout en avançant qu' " il ne faut pas compter sur l'actuelle CENI. Ses membres ne sont pas crédibles et il faut les remplacer ". En revanche, Dada ne perd pas espoir quant à l'organisation de la Concertation nationale. " Nous avons maintes fois demandé la tenue de cette assise afin de discuter de l'organisation des élections ", a-t-il fait comprendre.

Décentralisation

" Notre principal objectif reste le développement de Madagascar ", a laissé entendre l'ancien président. Il a insisté sur les réalités qui prévalent dans chaque région. " Le développement que nous voulons est un développement qui vient des régions, il nécessite donc l'unité et la solidarité de tous les Malgaches sans exception pour sauver et redresser le pays ", a également avancé Dada. Tout au long de son allocution, il n'a cessé de rappeler que c'est lui qui a lancé la décentralisation à Madagascar et que c'est l'une des solutions qui va permettre le développement du pays. En tout cas, l'ancien président Marc Ravalomanana veut montrer qu'il est déjà préparé pour reprendre le pouvoir et ses expériences vont l'aider à atteindre cet objectif.

Forces de l'ordre

L'opposition, à travers ses leaders, s'est également adressée aux forces armées. Les partisans de Ravalomanana chuchotent que ce sont les seules qui maintiennent maintenant Rajoelina au pouvoir. " Nous n'accepterons plus les intimidations et nous appelons les forces de l'ordre à écouter leur conscience ", a ainsi noté le leader de l'opposition avant de conclure que " si vous voulez changer de gouvernement ou faire autant de remaniement, vous pouvez le faire, ce n'est pas notre problème ". Des leaders commencent déjà à quitter le TGV si l'on en croit les diverses réactions à Faravohitra. Peu importe, l'opposition est bien engagée à mener le " Tolona " qui a pour seul objectif la réélection de Marc Ravalomanana.

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