Afrique: Sécurité en Afrique - " La paix en Libye freinerait le drame des migrants " selon Denis Sassou N'Guesso

Dans une interview accordée au journal "Le Figaro" du 12 janvier, le président congolais, Denis Sassou N'Guesso, a indiqué qu'une issue à la guerre civile qui ravage la Libye et facilite les départs clandestins vers l'Europe est envisageable.

A la question de savoir s'il a l'espoir de mettre fin à la guerre civile en Libye, le président de la République du Congo et du Comité de haut niveau de l'Union africaine sur la Libye, Denis Sassou N'Guesso, a répondu : " Sur place, les populations ne demandent que cela, car elles sont épuisées. J'ai bon espoir que la conférence interlibyenne de réconciliation se tienne avant l'été prochain et que, dans la foulée, des élections puissent être organisées, débouchant sur les résultats acceptés par toutes les parties ".

En outre, invité à préciser les conséquences de ce conflit pour le continent africain, Denis Sassou N'Guesso a déclaré : " On ne mesure pas encore tous ses effets désastreux, tout le mal que la désintégration de la Libye a causé. Il est certain que cette guerre a contribué au développement du djihadisme au Sahel, mais aussi au Nord du Cameroun, à la frontière de la République démocratique du Congo et de l'Ouganda, et ailleurs encore.

Ce conflit a aussi fait de la Libye un point de passage pour des milliers de jeunes migrants africains, qui viennent de partout, au péril de leur vie en traversant le désert puis la Méditerranée en direction de l'Europe. La fin de la guerre en Libye stabiliserait le Maghreb et, au-delà, limiterait les trafics en tous genres. La paix dans ce pays freinerait le drame humain des migrants en Méditerranée. La Libye ne doit plus être un trou béant ".

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Répondant à la question relative au sentiment antifrançais qui se développe actuellement en Afrique, le président de la République du Congo a précisé: " Selon moi, ce sentiment antifrançais n'existe pas comme tel. Mais, c'est vrai, il demeure des pesanteurs. Des comportements néocoloniaux peuvent persister. Ce mouvement prend surtout corps chez les jeunes.

Avec la France, ils veulent être aujourd'hui dans une relation de partenariat et non plus sous l'emprise d'une espèce de paternalisme. Ils veulent que ça évolue, en finir avec les schémas anciens. Ils l'ont d'ailleurs dit à Emmanuel Macron lors d'une rencontre France-Afrique organisée à Montpellier en 2021, rencontre dont je n'ai pas beaucoup apprécié le format, je dois dire ".

A propos de l'affaire des biens mal acquis pour laquelle plusieurs pays africains sont pointés du doigt dont le Congo, Denis Sassou N'Guesso a donné la réponse ci-après : " Cette histoire est un coup tordu qui relève du harcèlement médiatique et judiciaire en France. Où sont les preuves de ce détournement ? Par ailleurs, ce ne sont pas les Congolais qui me poursuivent, mais une association étrangère... ".

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