Pour lutter contre le grand banditisme en milieu urbain, notamment les gangs appelés "koulounas", le ministre congolais de l'Intérieur Raymond Zéphirin Mboulou a déclaré mardi que toute personne circulant après 21 heures sans pièces d'identité sera interpellée. Une décision qui a créé la polémique et qui ne passe pas auprès des populations et des organisations des droits de l'homme qui dénoncent plutôt une restriction des libertés.
Les déclarations du ministre Raymond Zéphirin Mboulou ne font pas l'unanimité au sein de la population qui pointe du doigt certains dysfonctionnements.
" La décision n'est pas fiable. C'est banal comme décision. Déjà la carte d'identité pour l'avoir actuellement c'est un problème. Même quand on donne un pourboire (aux agents du centre d'identification civile, ndlr) pour l'obtenir, il faut attendre longtemps. Pour les personnes "correctes", l'heure que le ministre a indiquée est anormale ", disent tour à tour des citoyens rencontrés dans les rues de Brazzaville.
Défenseur des droits de l'homme, Trésor Nzila, juge " inopportune " la démarche du ministre de l'Intérieur. " Le contrôle de la pièce d'identité après 21h n'est pas une mesure sérieuse pour lutter contre la criminalité urbaine. D'ailleurs, ces criminels commettent des forfaits en plein jour ", relève-t-il.
Le ministre de l'Intérieur a pris la parole mardi à l'occasion d'une réunion avec les chefs de quartiers, annonçant la reprise des patrouilles nocturnes. Il avait déclaré : " Celui qui sort au-delà de 21h-22h, s'il n'a pas sa carte d'identité, il est pris (par la police). Tous ceux que nous trouverons dans la rue seront considérés comme des délinquants ".
Mais quatre jours après ses déclarations, aucun arrêté ou note n'a encore été pris avec mesures d'application.