Madagascar: TGV et TIM - Deux congrès pour démarrer les hostilités à Antananarivo

Un énième round pour le Tanora malaGasy Vonona et le Tiako i Madagasikara. L'enjeu est de savoir lequel des deux partis aura l'adhésion de la population de la ville des 1000.

" Antananarivo n'appartient pas au TIM. Nous allons organiser un congrès d'une très grande envergure pour le prouver ". Les phrases appartiennent à Naivo Raholdina, député Tanora malaGasy Vonona (TGV) du !VIe arrondissement. Lors d'une conférence de presse qu'il a donnée, avec les présidents du parti Orange des six arrondissements d'Antananarivo, hier à Anosy, le député a fait entendre que son parti ne craint pas le Tiako i Madagasikara (TIM) dans la Capitale. " Les résultats des dernières élections montrent que nous sommes en meilleure position par rapport au TIM ", a-t-il ajouté. Le défi est ainsi lancé. La compétition sera rude entre les deux partis et les congrès qu'ils vont organiser très prochainement constituent le premier test qui définit en quelque sorte leurs envergures.

Candidature

Notons que juste au début de ce mois, Marc Ravalomanana, numéro Un du parti Tiako i Madagasikara, a fait savoir que son parti organisera un grand rassemblement à Antananarivo après les congrès régionaux qui se poursuivent durant ce mois de janvier. A en croire les informations qui circulent dans le camp de l'ancien président, ce sera l'occasion pour lui de réaffirmer officiellement sa candidature à la prochaine élection présidentielle. Pour le TGV, ce congrès constitue certainement un moment pour ses membres de réclamer, une nouvelle fois, la candidature d'Andry Rajoelina. " Lors de la dernière présidentielle, c'est le parti TGV qui a présenté Andry Rajoelina. L'IRD l'a juste soutenu comme c'était le cas du KMMR ", a continué le député du VIe arrondissement.

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Infidèle

La compétition électorale dans la circonscription d'Antananarivo a toujours gardé sa particularité et l'affluence durant les différents congrès et les meetings politiques pourraient être trompeuses. " La Capitale reste et restera un cas unique, une ville " infidèle " et " insaisissable ", écrivait déjà Charles Cadoux en 1983 en analysant les résultats des législatives du mois d'août de la même année. Les tendances peuvent basculer rapidement d'un camp à un autre. Différents paramètres entrent en jeu et pourraient être déterminants sur les résultats de la consultation. Entre 2018 et 2023, beaucoup de choses ont changé. Les deux partis devraient prendre en compte toutes les données qui détermineront le vote de l'électorat tananarivien. " Aux dernières élections législatives, ce sont les candidats TGV qui étaient les mieux placés à Antananarivo ", a fait comprendre Naivo Raholdina en voulant montrer que son parti a un ancrage solide dans la Capitale.

Autorisation

Le parti Tiako i Madagasikara craint les décisions des autorités locales. La dernière tentative du parti à organiser un rassemblement dans la capitale n'a pas eu d'autorisation et s'est très vite transformée en un bras de fer entre les militants du parti et les Forces de l'ordre. Elle s'est même soldée par l'interpellation du secrétaire national du parti, Rina Randriamasinoro, et de son coordinateur, Jean-Claude Rakotonirina. Après ce qui s'est passé à Toliara ce jeudi, le TIM pourrait se considérer en position de force et tentera le forcing au cas où il n'aurait pas d'autorisation. Pour rappel, les barrages des Forces de l'ordre à Toliara n'ont pas pu retenir les militants TIM et les pro-Ravalomanana. Ce qui ne sera pas une bonne publicité pour le régime qui ne cesse de prêcher l'apaisement.

Déstabilisation

Pas plutard que ce lundi, le ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation, Justin Tokely, a appelé les acteurs politiques à adopter un comportement et un discours qui vont dans le respect de l'ordre public. Selon lui, la réussite de l'élection à venir dépend de l'ambiance politique qui l'entoure. Ainsi, " pour que la préparation de l'élection se fasse dans la condition idéale, il faut que cela se déroule dans une ambiance saine et apaisée ", a-t-il indiqué. Hier, c'était le tour de Naivo Raholdina de monter au créneau en mettant en garde le camp d'en face sur toute tentative de déstabilisation. " Le TGV n'acceptera aucune perturbation ni déstabilisation, que ce soit avant ou après la présidentielle ", a-t-il indiqué. Force est de constater que ces congrès sont des tests grandeur nature pour les forces politiques. Ils vont montrer s'ils sont capables d'organiser des rassemblements sans débordement dans la capitale.

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