Madagascar: La CENI rassure - La présidentielle se tiendra cette année

Le président de la CENI répond à ceux qui doutent de la tenue de la présidentielle. Sans ambages, il affirme que la course à la magistrature suprême se tiendra bel et bien cette année, avec les moyens suffisants pour son organisation.

Ainsi soit-il. Andrianarisedo Retaf Arsène Dama, président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), a tenu à mettre les choses au clair. À l'entame d'une longue conférence de presse, hier, à son siège, à Alarobia, il a affirmé que l'élection présidentielle se tiendra bel et bien cette année. "Nous nous préparons en vue de cette échéance", ajoute-t-il.

Pour taire toutes les appréhensions et les effusions d'hypothèses tendant à affirmer le contraire, le patron de la CENI soutient même que la course à la magistrature suprême pour cette année, est un impératif constitutionnel. Ceci, étant donné que le mandat du président de la République arrive à terme le 19 janvier 2024. La Loi fondamentale dispose en effet que "l'élection du président de la République a lieu trente jours au moins, et soixante jours au plus, avant l'expiration du mandat du Président en exercice".

Le président de la CENI renchérit ainsi qu'il ne devrait plus y avoir, ni de doute, ni de débat sur la tenue de la course à la magistrature suprême cette année. Andrianarisedo Retaf Arsène Dama se veut aussi rassurant au sujet du financement de l'organisation du scrutin. "Nous trouverons le budget nécessaire pour organiser comme il se doit le vote cette année", assure-t-il. Les mots du numéro un de la Commission électorale viennent densifier ce que le Premier ministre et la porte-parole du gouvernement ont déjà soutenu il y a quelques jours.

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Dans une interview diffusée à la télévision nationale ou TVM, le 20 janvier, Christian Ntsay, Premier ministre, a assuré qu'il y aura des élections cette année, en affirmant sa préférence pour la présidentielle. "À mon avis, c'est l'élection présidentielle qui devrait se tenir cette année", a indiqué le locataire de Mahazoarivo. Il a souligné que le pouvoir respecte l'État de droit et n'a nullement l'intention de prolonger le mandat du chef de l'État.

Quelques jours avant le Premier ministre, Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo, ministre de la Communication et de la culture, égale- ment porte-parole du gouvernement, elle aussi, a déjà affirmé que la présidentielle se tiendra cette année. C'était sur les ondes de la Radio Madagasikara ou RNM, dans son hebdomadaire intitulé "Tsy ho tompontrano mihono".

Calendrier

Ces déclarations martelant la tenue de la présidentielle cette année devraient, comme le souhaite le président de la CENI, taire les débats et doutes. Des appréhensions tambourinées par un courant de l'opposition. Des doutes que nourrit aussi une partie de l'opinion publique et gagne même certaines franges des Organisations de la société civile (OSC). Dans son interview accordée à la TVM, Christian Ntsay a également abordé la question du financement de l'organisation des élections.

Par la voix de son président, la CENI a déjà soutenu que le budget accordé par la loi de finances ne suffit pas, même s'il s'agit juste de la présidentielle. Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre de l'Économie et des finances, a parlé d'une somme de 45 milliards d'ariary. "Nous allons analyser ensemble le budget que soumettra la CENI et nous allons octroyer le rajout nécessaire", a répliqué le locataire de Mahazoarivo devant les caméras de la télévision nationale.

À s'en tenir aux arguments du Premier ministre lors de cette interview sur la TVM, cependant, le gouvernement ne compte pas accepter, sans négocier, la somme demandée par la CENI. Selon ses dires, la Commission électorale nationale indépendante "ne part pas de rien". Il rappelle qu'il y a déjà eu des élections depuis 2018, avec des acquisitions de matériels comme les urnes, ou des équipements informatiques. Hier, le boss de la CENI a laissé entendre qu'il ne ferme pas la porte à un appui financier des partenaires internationaux.

La question du calendrier électoral a aussi été abordée durant la conférence de presse de la CENI. Andrianarisedo Retaf Arsène Dama soutient que la Commission électorale est à pied d'œuvre pour confectionner un projet de calendrier pour la présidentielle. Selon la loi sur le régime général des élections et des référendums, "les collèges électoraux sont convoqués quatre-vingt-dix jours au moins avant la date du scrutin par décret pris en Conseil de Gouvernement", après consultation du projet de calendrier électoral présenté par la CENI.

La CENI prendra suffisamment de marge pour permettre à la population de connaître le calendrier électoral le plus tôt possible, affirme son président. C'est-à-dire bien avant les quatre-vingt-dix jours prévus par la loi précédemment citée. Dans son interview à la TVM toujours, Christian Ntsay a affirmé que "lorsque la CENI aura terminé et présenté sa proposition de calendrier,

nous nous engagerons vers cette élection".

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