Congo-Kinshasa: Musique - Tshotsho Bokito veut ressusciter Los Nickelos et Yéyé national

Le temps d'une soirée, celle du 17 février au restaurant Poulet chaud, à l'occasion du cinquième anniversaire de la mort de son géniteur, Tony Dee Bokito, Tshotsho Bokito entend célébrer Los Nickelos et Yéyé national, deux orchestres mythiques disparus.

Le concert que Tshotsho Bokito tient pour " l'événement à ne pas manquer " de ce mois de février s'annonce un moment nostalgique que plusieurs mélomanes ne manqueraient pour rien au monde. Car, que reste-t-il de Los Nickelos et Yéyé national à ce jour si ce n'est, comme l'a dit au Courrier de Kinshasa le fils du regretté chanteur Tony Dee Bokito, " cet héritage discographique et musical " qu'il va se faire un plaisir de perpétuer vendredi ? " Les groupes n'existent plus depuis belle lurette mais voyez comment leurs chansons sont encore écoutées et interprétées ", a-t-il dit? tout enchanté. À n'en pas douter, l'histoire de la rumba ne s'écrit pas sans citer Los Nickelos et Yéyé National. " Eminence " est, comme l'a souligné Tshotsho, un des tubes " intemporels " de la rumba dont le compositeur n'est nul autre que son regretté père qui comptait de " nombreuses chansons " dans son répertoire.

Patronne du restaurant Poulet chaud, Cathy Iloo se joint au chanteur, invitant les Kinois à " passer un moment inoubliable " à la soirée parrainée par Jossart Nyoka Longo. Mais encore, fait savoir Tshotsho, " il y aura plusieurs invités surprises ". Il ne sera pas seul sur scène. Finalement, " de nombreux artistes " vont occuper le podium à ce show commémoratif qui est somme toute concocté en hommage aux " Belgicains ". Ce terme était accolé autrefois à ces jeunes étudiants congolais qui, à l'instar d'Antoine Bokito, surnommé Tony Dee, étaient les stars de Los Nickelos et Yéyé national. Du reste, le succès des orchestres prestant à Liège, en Belgique, était tel que certains de leurs tubes figurent parmi les classiques de la rumba.

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" Maze", une composition de Tony Dee

Quoiqu'il ne fasse partie d'aucun orchestre, Tshoto Bokito voue un amour particulier pour la chanson. " Chanter est une passion ", a-t-il affirmé, ajoutant: " Je me suis essayé jadis à la batterie mais en amateur ... Je suis plutôt chanteur ". Tel père, tel fils, dirait-on. Aussi, il ne se fait jamais prier pour prendre le micro. " Souvent, quand je me trouve à un endroit où un orchestre joue, les musiciens m'invitent sur scène pour interpréter un ou deux morceaux ", a soutenu l'artiste. Il a eu le bonheur de partager le même podium avec son père de son vivant en Belgique à trois ou quatre reprises.

Même s'il n'est pas souvent cité parmi les grands noms de la rumba, cela n'empêche pas que Tony Dee soit reconnu comme tel. Nous tenons de Jeannot Ne Nzau Diop qu'au-delà du chanteur et compositeur émérite qu'il était, l'illustre musicien disparu le 18 février 2018, à juste 74 ans, fut un parolier tout fait. " Il donnait des textes de ses chansons aux musiciens de Zaiko Langa Langa et à Tabu Ley ", renseigne le journaliste culturel susmentionné, précisant même qu' " Il est le vrai auteur de la chanson "Maze" ", un des tubes consacrés de Rochereau. " Eka" de Zaïko Langa Langa, chanté par Jossart Nyoka Longo, est un autre de ses morceaux.

Tshotsho Bokito qui, pour sa part, dit " aimer toutes ces compositions ", a tout de même marqué sa préférence pour " Mathy Motindo ". D'autre part, Tony Dee Bokito fut également le fondateur de l'orchestre Tabou national où prestèrent pas mal d'artistes à l'instar d'Espérant Kisangani et Bimi Ombale. Il sied de souligner que Los Nickelos a inspiré la création de Zaïko, comme le disent les mélomanes des années 1960-1970, témoins de l'évolution de ce pan non négligeable de la rumba congolaise.

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