Congo-Kinshasa: Modus operandi !

Le même modus operandi n'a pas changé. Les prélats catholiques s'activent. Chacun s'occupe de son coin en battant le rappel des troupes. La formule magique produite à Lubumbashi, réitérée à Kisangani, peut-elle encore marcher à Kindu ? En tout cas, les images d'hier de Maniema ont été exceptionnelles.

Les filles et fils de cette grande province autrefois en froid, ont su envoyer les ondes positives. A l'approche du troisième cycle électoral et bien avant la visite du Pape François, l'Eglise catholique réaffirme davantage sa notoriété. Chaque prélat tente dans son diocèse de réunir les leaders politiques et autres leaders d'opinions autour de la réconciliation. Mgr Fulgence Muteba, archevêque métropolitain de Lubumbashi, aura eu le mérite de faire déplacer Joseph Kabila pour prendre part à la clôture de la messe de réconciliation entre les fils du grand Katanga. Les deux grands leaders katangais, à savoir : Joseph Kabila et Moïse Katumbi, deux frères ennemis, se sont serrés la main chacun arborant un léger sourire du coin des lèvres.

Pour l'acte de réconciliation devant les fidèles et dans la maison de Dieu, les protagonistes sont censés respecter leurs engagements. Dieu seul sonde le cœur et les reins. Une réconciliation appelle toujours repentance. Chacun des acteurs en présence est supposé reconnaitre le tort causé à l'autre avant d'en solliciter le pardon. C'est alors après que la réconciliation est véritablement scellée. Sinon la cérémonie ne sert qu'à inaugurer les chrysanthèmes.

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Qu'à cela ne tienne, après Lubumbashi, c'était à l'archidiocèse de Kisangani d'emboiter les pas. L'archevêque métropolitain de Kisangani, Mgr Marcel Utembi a eu à inviter, à son tour, tous les fils de sa province à Kisangani pour un forum sur la paix, l'unité, la cohésion et le développement de cet espace du grand-Oriental.

Les travaux de Kisangani auront permis d'aborder de grandes questions qui ont appelé les uns et les autres à réfléchir sur les grands enjeux qui attendent ce grand espace vital. L'archevêque de Kisangani a invité les participants à ces travaux à s'approprier les résolutions en vue de les appliquer. Et de laisser entendre que le poids électoral devrait séduire et être pris en compte lors de la répartition politique proportionnellement des services, des fonctions et des responsabilités publiques.

Hier, au Maniema, à l'initiative de l'évêque du diocèse de Kindu avec les confessions religieuses, la plateforme culturelle Hewa ya Mashariki, ainsi que les représentants de 7 territoires de ladite province, ont organisé un forum pour l'unité, la cohésion et le développement du Maniema. Matata et Shadary Ramazani ont fumé le calumet de la paix. Une poignée des mains réconciliatrices s'en était suivie. Le rendez-vous de ce genre permet toujours aux politiques de prouver qu'il reste attaché à ses origines. Le moment venu, il devra rentrer auprès d'eux pour solliciter leur vote. C'est clair qu'en politique, rien n'est laissé au hasard. Tout est fait pour en tirer les dividendes, et ce, avec le même Modus operandi.

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