Centrafrique: Un groupe rebelle retient une vingtaine de soldats

17 Février 2023

Les rebelles ont diffusé des photos des otages. Les parents des soldats capturés appellent le gouvernement à tout mettre en œuvre pour les sauver.

En Centrafrique, quatre soldats centrafricains ont été tués et une vingtaine faits prisonniers lors d'un affrontement mardi (14.02) à Sidikédé, dans le nord du pays, entre les Forces armées centrafricaines (Faca) et les rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC).

Les rebelles ont ensuite diffusé les images des militaires prisonniers sur les réseaux sociaux.

"Je voudrais lancer un appel aux autorités afin de tout faire pour les libérer dans les plus brefs délais. Ce sont des enfants et des femmes qu'ils ont laissés derrière eux pour aller combattre pour le pays", explique le père d'un de ces soldats qui préfère rester anonyme.

Critiques contre le gouvernement

A cet appel s'ajoutent les critiques qui visent cette fois le gouvernement, accusé de ne pas suffisamment protéger les soldats.

Paul Crescent Béningat, leader de la société civile, exige ainsi la démission du Premier ministre :

"Nous condamnons cette recrudescence de la violence et cette attaque mais dans la foulée, nous condamnons la passivité du gouvernement. On tue les fils du pays, on prend en otage le peuple centrafricain et l'état-major ne réagit pas ? C'est un silence de cimetière. Si le gouvernement est dépassé, le Premier ministre n'a qu'à démissionner."

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L'opposition critique également non seulement le silence du gouvernement mais aussi le détournement des primes d'alimentation allouées aux forces armées sur le terrain.

Crépin Boligoumba, coordonnateur du BRDC, un collectif des opposants au troisième mandat du président Faustin-Archange Touadéra, estime que "c'est un silence coupable, un manque de responsabilité et d'égard vis-à-vis du sacrifice consenti par les forces armées centrafricaines. Ces soldats n'ont pas de PGA (prime générale d'alimentation, ndlr) ou très peu. Ces PGA sont systématiquement détournées. Les conditions sont inacceptables et scandaleuses."

"Des rebelles armés jusqu'aux dents"

Contacté, le ministre de la Défense, Claude Rameaux Bireaux, dit avoir demandé au chef d'état-major, le général Zéphirin Mamadou, de communiquer sur cet enlèvement.

Dans une conférence de presse ce vendredi matin à Bangui, le ministre Conseiller du président, Sébastien Ouenezoui, a concédé que "les ennemis ont réussi à infliger des pertes considérables, à prendre une vingtaine de soldats en otage et à les déporter près de la frontière avec le Tchad. Cette perte s'explique par le fait que les Faca ne sont pas très nombreux dans la zone, c'est-à-dire 80 éléments contre 400 rebelles armés jusqu'aux dents:"

Les combats se sont intensifiés ces derniers temps dans cette zone proche du Soudan, notamment depuis la fermeture de la frontière entre les deux pays.

Une offensive serait actuellement conduite dans cette zone par l'armée centrafricaine, épaulée par les mercenaires du groupe Wagner.

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