Madagascar: Gerre en Ukraine - Madagascar vote pour le retrait des troupes russes

À la veille de l'anniversaire de l'incursion russe en Ukraine, une nouvelle résolution a été adoptée aux Nations Unies. Une résolution à laquelle Madagascar a émis un vote favorable, à l'instar de cent quarante autres pays.

Cent quarante-et-un. Tel est le nombre des pays qui ont voté pour une nouvelle résolution sur la guerre en Ukraine, à l'issue d'une session extraordinaire d'urgence des Nations Unies, jeudi. Cent quarante-et-un pays parmi lesquels figure Madagascar.

Adoptée à la veille du premier anniversaire de la guerre en Ukraine, cette nouvelle résolution onusienne est intitulée, "Principes à la base d'une paix globale, juste et durable en Ukraine". Selon les explications de sources proches du dossier, "c'est cette opportunité de paix portée par cette résolution qui a amené Madagascar à voter en sa faveur". Seulement, comme le note le site des Nations Unies, cette résolution "exige de nouveau le retrait des forces russes". Plus cash que le titre, le corps du texte adopté à New York "exige de nouveau que la fédération de Russie retire immédiatement, complètement et sans condition toutes ses forces militaires du territoire ukrainien à l'intérieur des frontières internationalement reconnues du pays, et appelle à une cessation des hostilités".

Mettant quasi systématiquement sa neutralité en avant, et votant toujours dans ce sens, "à par deux exceptions", cette seconde prise de position de la Grande île face au conflit russo-ukrainien n'est pas passée inaperçue. Ses partenaires internationaux s'en réjouissent, de prime abord. C'est justement par une publication faite par la délégation de l'Union européenne (UE), sur sa page Facebook, que la plupart de ceux qui sont à l'affût des actualités nationales sur internet ont appris la nouvelle.

%

"Les Comores et Madagascar se positionnent aux côtés de la majorité de la communauté internationale y compris l'UE dans leur soutien à la Charte des Nations Unies et aux principes du droit international", se réjouit la représentation diplomatique de l'UE pour la Grande île et les Comores, basée à Antananarivo.

Intérêt national

Comme indiqué précédemment, depuis le début du conflit russo-ukrainien, ce n'est que la deuxième fois que Madagascar prend position sur une résolution soumise au vote aux Nations Unies. La première fois, c'était le 12 octobre. La Grande île a adhéré à la résolution condamnant l'organisation, par la Russie, de référendum pour l'annexion de quatre régions ukrainiennes. Un vote controversé qui a coûté son poste à Richard Randriamandranto, ancien ministre des Affaires étrangères.

De prime abord, c'était la manière dont la décision de cette prise de position,le 12 octobre, qui avait posé problème. Cette décision de trancher avec la neutralité prônée par la Grande île, aurait été prise unilatéralement par l'ancien ministre des Affaires étrangères. À entendre les explications de Christian Ntsay, Premier ministre, au lendemain de ce vote, la prise de position de Madagascar ne tranchait pas drastiquement avec sa logique diplomatique.

"Madagascar n'a pas du tout changé d'avis. Notre ligne diplomatique est claire. Nous ne prenons pas parti pour un tel ou un tel. Nous avons posé comme principe que notre priorité est l'intérêt du pays (... ) Mais nous sommes également victimes d'une occupation illégale de notre territoire [en référence aux îles éparses]. Il est légitime que nous prenions cette position et refusions l'atteinte à l'intégrité territoriale d'un pays", avait alors soutenu le locataire de Mahazoarivo.

Toujours par la voix du Premier ministre, la Grande île a toujours plaidé en faveur "du dialogue pour une issue pacifique et durable", à la guerre en Ukraine. C'est ainsi que contrairement au vote émis le 12 octobre, celui de ce 23 février est pleinement assumé. Contrairement au scénario d'octobre où le ministère des Affaires étrangères s'est muré dans le silence, cette fois-ci il explique les raisons de sa décision. Des explications données dans un communiqué de presse publié sur son compte Twitter.

"Madagascar, conformément à ses valeurs, a toujours adopté une position de neutralité. Elle mène une diplomatie d'ouverture et entend encourager toute initiative favorable à la promotion et l'avènement d'une paix globale et juste. (... ) Madagascar réaffirme son souhait d'un règlement pacifique des différends et invite toutes les parties prenantes à s'abstenir de toute action qui menace la paix globale", affirme le communiqué.

Outre la paix, le ministère des Affaires étrangères souligne aussi les enjeux de cette guerre sur les intérêts nationaux. Les conséquences économiques qu'elle cause sont en effet intenables. "Par ailleurs, l'évolution de la situation en Ukraine met en évidence ses impacts sur la sécurité alimentaire et énergétique mondiale, affectant directement la population malgache par une augmentation vertigineuse des prix des biens et des produits de première nécessité", ajoute la missive.

En s'interrogeant sur "comment atteindre les objectifs de développement durable dans un contexte d'insécurité mondiale, exacerbé par la pandémie et le changement climatique?", Madagascar, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, "en vue de préserver l'intérêt national, notamment celui de la population, estime qu'il serait opportun de saisir la présente occasion pour mettre fin aux conflits et aux crises qu'ils génèrent".

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.