Afrique: Création du "National Examinations Board" - Certaines matières bientôt certifiées au secondaire

27 Février 2023

Le cycle secondaire s'apprête à accueillir une nouvelle entité : le "National Examinations Board" (NEB). L'"Education (Amendment) Bill" en fera provision, comme annoncé au Conseil des ministres le 24 février. Objectif : organiser des examens dans des matières spécifiques avec des certifications de l'Université de Maurice (UoM) sur recommandation du NEB. Quelles matières seront concernées ? Le NEB serat-il en conflit ou en complémentarité avec le "Mauritius Examinations Syndicate" (MES) ?

"Les matières concernées par la mise sur pied du National Examinations Board (NEB) relèveront du Technical stream selon mes informations. Les autorités s'y préparent en amont mais il est dommage que les stakeholders ne soient pas consultés. Ce modèle existe au Royaume-Uni. Il me semble que Maurice veuille le reproduire", a réagi le député Mahend Gungapersad. Le vendredi 24 février, le Conseil des ministres a décidé que l'Education (Amendment) Bill sera préparé par le bureau de l'Attorney General pour l'institution du NEB dans le soussecteur de l'éducation secondaire pour l'organisation d'examens dans des matières spécifiques. L'awarding des diplômes sera alors effectué par l'Université de Maurice (UoM) sur les recommandations du NEB.

Quid de l'attribution des certificats à l'UoM ? "Il faut voir cela dans sa globalité. Peut-on laisser le MES et Cambridge continuer à le faire ? On ne sait quelle est la justification liée à ce projet. Mais dès qu'il sera présenté au Parlement, définitivement, j'interviendrai", a souligné le député.

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Y a-t-il un risque d'"overlapping" entre l'instance actuelle et la future, en charge des examens ? "On aurait dû faire les choses de manière harmonieuse sans créer de conflits. D'un côté, il nous faut valoriser nos institutions et, de l'autre, il faut considérer une organisation qui a fait ses preuves, en l'occurrence Cambridge. En même temps, il y a un autre débat tendant à lâcher les mains de Cambridge pour devenir plus autonome." Dans un contexte global où beaucoup de jeunes vont étudier ou travailler à l'étranger, Mahend Gungapersad a aussi appelé à considérer la certification locale auprès des pays américains, européens et asiatiques.

Le professeur Sanjeev Kumar Sobhee, vice-chancelier de l'UoM, a souligné que l'établissement sera l'"awarding body" pour ce projet. D'ailleurs, une telle annonce avait été faite pour le kreol morisien (KM). "On n'est pas supposé donner des awards pour des examens au secondaire mais davantage pour le cycle tertiaire. C'est Cambridge qui s'occupe de ces épreuves. Il n'y avait pas cette compétence à Maurice. Même le MES ne peut pas. Comme Cambridge n'a pas l'expertise du KM, c'est pourquoi l'UoM vient aider. D'où la création du NEB pour faciliter cette tâche."

En termes de "designated subjects" mentionnés par la mesure du cabinet ministériel, il cite le kreol, dont les examens sont prévus en 2023, et sans doute d'autres futures filières. Pour lui, le NEB et le MES auront des rôles complémentaires, dans la mesure où certaines matières passeront par chacune de ces entités.

Quant à Tony Evenor, porteparole d'Affirmative Action, il a appelé un plan d'ensemble pour l'éducation. "Juste quand des enfants ne réussissent dans certaines matières, alors on fera quelque chose avec le kreol ? L'éducation ne doit pas être pour l'élite ni prôner des piece-meal solutions", a-t-il avancé.

PGCE: Les enseignants autorisés à exercer temporairement tout en poursuivant ce programme

Depuis des mois, l'exigence d'avoir un "Postgraduate Certificate in Education" (PGCE) pour exercer dans l'enseignement enflammait les débats. Or, vendredi, le Conseil des ministres a décidé de promulguer les "Education (Amendment No.2) Regulations 2023", pour permettre à une personne possédant une licence universitaire et inscrite à un PGCE ou une qualification alternative d'une institution reconnue à entrer en poste temporairement. Ainsi, à la complétion du programme en question, ils auront la confirmation de leur emploi. Une provision applicable de 2023 à 2026 et positivement accueillie par Cynthia Henri, éducatrice.

"C'est une bonne idée que les enseignants puissent travailler et faire le PGCE parallèlement. Dans l'emploi, l'expérience est vitale, au-delà des qualifications. Ce métier est truffé de changements au quotidien et tout enseignant doit pouvoir s'adapter pour que l'enfant arrive à comprendre. Cette mesure pourrait nous y aider", confie-t-elle. Riad Hullemuth, recteur du collège St-Helena, rebondit sur le manque d'enseignants au secondaire. "Embaucher une personne déjà diplômée et qui fera aussi son PGCE est une bonne chose. Cela motivera davantage les éducateurs qui prendront cela comme un défi pour être efficaces", affirme-t-il. Pour lui, cette décision pourrait avoir un impact positif sur la pénurie d'éducateurs. Mahend Gungapersad, député, qui évoquait les contraintes liées à l'obtention d'un PGCE pour pouvoir exercer, dans une conférence de presse, est heureux de cet aboutissement.

D'après Mike Phanjoo, manager du collège BPS de Beau-Bassin et vice-président de la "Roman Catholic Secondary Schools Union", les précédentes exigences d'obtention du PGCE au préalable causaient beaucoup de problèmes au niveau du recrutement. De plus, divers enseignants ne pouvaient prendre de congé, faute de remplaçants pourvus d'un PGCE. "Le mois dernier, nous avons rencontré le directeur de la Private Secondary Education Authority qui a évoqué de futurs changements. On est content que cela devienne force de loi. Toutefois, on déplore le manque de consultations avec les partenaires de l'éducation pour mieux préparer l'adaptation."

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