Congo-Kinshasa: 52e session du Conseil des droits de l'homme - Félix Tshisekedi a fait retentir la voix de la RDC à Genève

Premier chef d'Etat congolais à s'adresser au Conseil des droits de l'homme des Nations unies, né des cendres de la Commission des droits de l'homme, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a exprimé, le 27 février, la position de son pays en cette matière de grande sensibilité, rapporte la cellule de communication de la présidence de la République.

Le président de la République démocratique du Congo (RDC) s'est appesanti sur les causes et les conséquences de la détérioration de la situation sécuritaire à l'Est de son pays. Il a souligné la responsabilité du Rwanda et du M23, son bras séculier, en faisant observer qu'il est illusoire de prétendre protéger et promouvoir les droits de l'homme ansi que les libertés fondamentales dans un contexte de guerre qui exacerbe les tensions internes et affaiblit État. Il est impérieux, a-t-il estimé, "de mettre fin aux aventures guerrières du Rwanda à l'Est de la RDC pour créer les conditions objectives de réalisation des actions en faveur de ces valeurs universelles pour lesquelles de tous les temps dans ce monde, les peuples se sont battus jusqu'au sacrifice suprême".

Félix Tshisekedi est d'avis "qu'on ne peut pas prétendre défendre l'exercice des droits de l'homme et des libertés fondamentales en RDC tout en laissant progresser l'agression de ce pays par le Rwanda et les massacres de sa population par des groupes armés terroristes ". Aussi croit-il le moment venu pour la communauté internationale - l'ONU en particulier - de sanctionner sévèrement les auteurs des crimes et des violations du droit international en RDC et les contraindre davantage à exécuter le plan de paix issu des processus de Nairobi et de Luanda, plan avalisé aussi bien par l'Union africaine que le Conseil de sécurité de l'ONU.

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Dans la foulée, le chef de l'État congolais a mis en exergue le système judiciaire qu'il a qualifié "d'instrument principal de la garantie de jouissance et d'exercice des droits de l'homme et des libertés fondamentales". Félix Tshisekedi est d'avis qu'autant il est indiqué de dénoncer les violations des droits humains, autant il est impérieux " de contribuer à l'amélioration du rendement des mécanismes et institutions chargés de leur protection et promotion ainsi qu'à leur enracinement dans la culture sociale, notamment par une plus grande spécialisation de la société civile et la formation des administrations publiques concernées".

Le président de la République a, par ailleurs, édifié l'assemblée sur les violations ayant caractérisé les régimes précédents et les initiatives réparatrices qu'il a prises aussitôt arrivé aux affaires. " Mon pays est devenu tristement célèbre en recrutements des enfants soldats et en violences faites à la femme qui ont atteint le paroxysme par les viols systématiques des femmes érigés en arme de guerre. En somme, les crimes de sang et l'immoralité ont été ainsi banalisés en RDC", a-t-il révélé.

" Face à ce lourd héritage des régimes précédents, j'ai, dès mon accession à la magistrature suprême de la RDC, placé la protection et la promotion des droits de l'homme et des libertés fondamentales parmi les priorités de mon mandat et de l'action du gouvernement de la République", a-t-il indiqué. Le chef de l'Etat s'est également félicité de l'appui technique du Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l'homme opérant sous le couvert de la Monusco ainsi que de l'assistance des experts nationaux et internationaux dans la mise en place des mécanismes appropriés pour promouvoir et protéger les droits humains. Bref, pour son premier grand oral devant le Conseil des droits de l'homme des Nations unies, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, premier chef de l'Etat congolais à s'y présenter, a fait retentir la voix de son pays comme cela se devait et se doit, plaçant ainsi les Nations unies, via le Conseil des droits de l'homme, devant leurs responsabilités.

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