Ile Maurice: Judiciaire - Quelque 150 candidats aux examens du barreau

Les examens du barreau débutent le 31 juillet pour les aspirants avocats, avoués et notaires. Cette année encore, en dépit des échecs répétés, ils sont nombreux, soit 150, à prendre part à ces examens, qui se dérouleront sur deux semaines au Council for Vocational Legal Education. L'exercice d'inscription aura lieu dans quelques semaines. Trois ans après que le rapport de Lord Philips a recommandé que les examens soient confiés à l'Institute of Judicial and Legal Studies, la responsabilité revient toujours au Council for Vocational Legal Education (CVLE) en collaboration avec l'université de Maurice (UoM), à la grande déception des candidats.

Une fois encore, ces étudiants déplorent toute l'organisation de la formation, qui, disent-ils, est "pénalisante". Module incomplet, indisponibilité des chargés de cours et manque d'exposition à l'aspect pratique du métier sont autant de défis auxquels devront une fois de plus faire face ces étudiants qui aspirent à la profession juridique. Les étudiants en droit disposent d'un syllabus bien plus allégé depuis la mise en application de certaines recommandations de Lord Phillips en 2020. Le rapport recommandait d'amender les règlements à la Law Practitioners Act pour enlever certains sujets du programme, remanié pour les avocats, à savoir la Commercial and Business Law, l'Administrative and Constitutional Law et l'Arbitration Law and Family Law, car ils ne sont pas considérés "pertinents" comme préconditions pour accéder au barreau.

%

Le rapport de Lord Phillips recommandait aussi clairement que la responsabilité de conduire les examens du Bar Vocational Training soit confiée à l'IJLS, citant les "lacunes" au niveau de l'UoM, qui en avait la responsabilité depuis des années. Or, trois ans après, les examens se déroulent dans les mêmes conditions. Plusieurs de ces étudiants, qui n'en sont pas à leur première tentative, craignent le pire. "Les examens du barreau en Angleterre coûtent une fortune. Ce n'est pas donné à tout le monde. Ceux qui ont les moyens s'y rendent et passent dès la première tentative. Ceux qui veulent devenir avoués ou notaires n'ont pas le choix et prennent part aux examens à Maurice. Comment expliquer qu'en Angleterre les étudiants arrivent à clear leurs examens, alors qu'à Maurice, plusieurs échouent ?" se demandent-ils. Il est clair, pour eux, que le problème réside dans toute l'organisation de cette formation et la façon dont les cours sont dispensés. "Les cours sont mal structurés et la quantité de temps que l'étudiant a pour assimiler la formation, qui dure environ sept mois, est disproportionnée par rapport au volume. Il y a aussi le manque de pratique. Les trois ans de cours que nous faisons à l'université n'ont rien à voir avec l'examen du barreau. La première tentative est toujours difficile", confient ces étudiants, qui ont droit à six tentatives pour pouvoir pratiquer au barreau mauricien. Ceux ayant obtenu une note inférieure à C devront repayer les Rs 120 000 pour les cours et les frais d'examens. Par ailleurs, les leçons particulières données par certains membres du barreau est une pratique qui ne cesse de perdurer. Certains étudiants préfèrent débourser jusqu'à Rs 4 000 par mois pour ces cours particuliers, et ratent des jours de formation. Le CVLE insiste, lui, sur le taux de présence de 80 % durant la formation pour qu'un candidat puisse prendre part à ces examens.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.