Madagascar: Actualité d'une vieille Monographie

La "Monographie de la Région d'Antananarivo" commanditée par le Ministère de l'Agriculture, de l'Élevage et de la Pêche, en juin 2003, fêtera cette année ses vingt ans.

De nombreuses données auront considérablement changé entretemps qui attendent une actualisation des outils de décision, à l'attention des décideurs, et des informations à disposition des citoyens les plus intéressés par l'évolution de leur pays.

Les données pour l'Enseignement, par exemple, ayant été collectées par le DIRESEB en 2001-2002, il faut craindre l'aggravation d'une situation déjà précaire après les crises politiques majeures de 2002 et 2009. Madagascar n'ayant jamais été plus misérable qu'aujourd'hui, il serait proprement miraculeux que les indicateurs de l'Éducation nationale aient pu échapper à la décadence générale.

Cette monographie concerne les deux régions (Imerina Central et Itasy) que couvrait alors la Direction Inter-Régional du Développement Rural d'Antananarivo : 12 sous préfectures et 183 communes "y compris les six arrondissements de la Commune urbaine d'Antananarivo". On notera donc qu'un Arrondissement de la Capitale est assimilé à une Commune à l'échelle régionale et nationale. Cela se comprend une fois qu'on aura retenu que 30% de la population de l'ensemble Imerina Central et Itasy vivent dans la Capitale où la densité de la population est passée de 6638 à 8443 habitants par Km2, entre 1993 et 2001.

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Imerina Central et Itasy sont situés au centre de Madagascar, bordés à l'Ouest et au Nord par la Région de Bongolava, à l'Est par la Région d'Ambatondrazaka et au Sud par la Région de Vakinankaratra. Imerina-Central et Itasy ensemble (25647 km2) représentent 43,7% de la superficie du Faritany et 4,4% du territoire national.

Signe, et déjà stigmate, d'une décentralisation totalement oubliée, la Monographie révèle que "les meilleurs niveaux de scolarisation sont enregistrés dans les sous-préfectures qui ceinturent la zone du Grand Tana". Antananarivo-Renivohitra, Atsimondrano et Avaradrano ainsi que Ambohidratrimo, sont bien dotées en infrastructures scolaires qui diminuent au fur et à mesure que l'on s'éloigne de cet épicentre.

La sous-préfecture d'Ankazobe apparaît comme la plus démunie en infrastructures scolaires publiques, surtout en formation secondaire avec un (1) seul Lycée et six (6) CEG pour ses 136 Fokontany. Soavinandriana (10 CEG, 1 Lycée) et Anjozorobe (12 CEG, 2 lycées) sont à peine mieux loties. Cette situation, une grande inégalité d'équipement avec les chefs-lieux secondaires devenant proprement abyssale par rapport à la Capitale, est commune aux sous-préfectures périphériques et expliquent une grande migration scolaire (et sanitaire) interne, déjà à la Région.

Le taux moyen de fécondité pour l'ensemble de la Région était de 136,6º/₀₀. Les déjà citées sous-préfectures d'Ankazobe, d'Anjozorobe et de Soavinandriana, en situation de quasi désert scolaire, connaissent les taux de fécondité les plus élevés de la Province (195º/₀₀, 190º/₀₀ et 187º/₀₀). Le taux de fécondité le plus bas étant enregistré à Antananarivo Renivohitra (90,1º/₀₀), la Monographie conclut logiquement que "Le milieu de résidence est un facteur important de différenciation en matière de fécondité. La facilité d'accès aux divers services disponibles en ville (santé, planification familiale, éducation,...) et l'existence d'infrastructures adéquates sont autant de facteurs favorisant la baisse de la fécondité. D'une manière générale, une éducation plus poussée de la femme contribue à une baisse de la fécondité. La scolarisation retarde le début de la procréation. Elle contribue à une modification des comportements vis-à-vis de la fécondité". (à suivre)

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