Madagascar: Un financement de plus de 50 millions Ar pour soutenir les acteurs de la filière cacao

Un projet visant à renforcer la capacité des acteurs de la filière cacao est financé par le Fonds Malgache de Formation Professionnelle à hauteur de plus de 50 millions Ar.

Madagascar est reconnu mondialement par la qualité de son cacao fin, surtout la variété criollo. Cependant, une faiblesse de la production de fèves de cacao est enregistrée en raison de la baisse du rendement de productivité liée au vieillissement de la plantation. La grande partie des cacaoyers à Ambanja, la région à forte potentialité de production de ce produit destiné à l'export, est plantée depuis la période coloniale. En revanche, aucun programme de renouvellement de ces plantations de grande envergure n'a eu lieu jusqu'à présent. Un manque d'encadrement technique des acteurs de la filière cacao est également observé. Nombreux sont-ils à ne pas encore maîtriser les techniques de traitement post-récolte. Ce qui explique la baisse significative de la qualité des fèves de cacao de la région.

Traitements biologiques

Face à cet état de fait, la Chocolaterie Ecole Edenia a soumis un projet de renforcement de capacité des acteurs de la filière cacao auprès du Fonds Malgache de Formation Professionnelle (FMFP). Celui-ci a ainsi accordé un financement de plus de 50 millions d'ariary pour sa mise en oeuvre. " Le centre de recherche FOFIFA assure ainsi la formation des planteurs venant d'Ambanja et de Sambirano sur les traitements post-récoltes de fèves de cacao ; tandis que l'Edenia se charge de la formation des acteurs désirant se lancer dans la transformation du cacao en chocolat, dans le cadre de ce projet ", a exposé le directeur de la chocolaterie école, Achille Rajerison, lors d'une présentation à la presse de ce projet hier à son siège à Nanisana. Parlant de cette formation destinée aux planteurs de cacaoyers, les techniques de production de jeunes plants de cacaoyers en pépinière, tels que le semis, le bouturage et le greffage, leur ont été apprises. Vient ensuite la technique de plantation et d'entretien par taillage et la fertilisation. " Nous les formons également sur les traitements biologiques contre les prédateurs et les maladies affectant la plantation de cacaoyers. A titre d'illustration, on utilise les piments, le " voandelaka ", les feuilles de papayers et les cendres pour éviter l'attaque des rats, des lémuriens nocturnes et les cochenilles, ainsi que les maladies de pourriture brune sur la récolte ", a expliqué Jidor Kalo, chef de la station régionale de recherche au sein du Fofifa à Ambanja.

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Cacao supérieur

Concernant le traitement post-récolte, les planteurs sélectionnés ont bénéficié de formations sur la technique de triage, de séchage et de fermentation des fèves de cacao tout en respectant les délais impartis dans le but d'obtenir un taux d'humidité entre 7 à 8,5%, selon les normes requises. " La formation sur la technique de stockage n'est pas en reste pour éviter les pertes de production après récolte. L'objectif est d'encourager les planteurs de cacaoyers à produire du cacao supérieur moyennant un prix plus incitatif, qui varie actuellement entre 10 000 Ar et 12 000 Ar le kilo des fèves sèches, contre 5 000 Ar et 6 000 Ar le kilo pour la qualité standard de fèves de cacao, qui seront encore traités par les collecteurs pour être exportables. Ce qui permettra de réduire le nombre d'intermédiaires dans la filière tout en facilitant les débouchés pour les planteurs ", d'après toujours ce chercheur de FOFIFA. Il est à noter que cette formation a duré huit jours. A cette occasion, la présidente de la coopérative, Sôviniry Vahiny - médaillée d'or lors du concours international du cacao en 2022 - a partagé son expérience à ses pairs.

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