Cote d'Ivoire: IJennifer Kacou (Commissaire général du projet Fodeho) - ' Nous sortons les métiers d'hôtesse et d'accueil de l'informel '

interview

Mlle Jennifer Kacou, initiatrice du projet Formation des hôtesses et des métiers de l'accueil (Fodeho), par ailleurs membre de la Gccn (Génération consciente Côte d'Ivoire) a organisé, le 4 mars dernier à l'Hôtel Ivotel- Plateau, une édition de cette formation autour de l'art oratoire et du leadership féminin dans les métiers d'hôtesse et d'accueil. Dans cette interview, la porteuse du projet Fodeho donne les enjeux du développement et de la professionnalisation de ces corps en Côte d'Ivoire.

 Quels sont les enjeux d'un tel événement quand on sait le nombre pléthorique de formation d'hôtesses et des métiers d'accueil ?

Jennifer Kacou : L'enjeu est de taille ! A voir l'engouement autour de cette formation, nous pouvons dire que nous avons eu le nez creux de renforcer les capacités de celles qui veulent embrasser le métier. L'objectif est d'améliorer la qualité de l'accueil, dans les cérémonies, en Côte d'Ivoire, c'est-à-dire professionnaliser tous les services d'accueil des institutions, que ce soit pour les hôtesses, pour les réceptionnistes, pour les chargés d'accueil des agences d'escales, les téléconseillers et toutes les personnes qui sont dans le domaine de l'accueil.

 Tel que vous l'expliquez, la Fodeho embrasse plusieurs corps de métiers !

Evidemment ! C'est donc à raison que nous avons dédié cette journée du 4 mars 2023 à la formation et au leadership de la femme. Nos personnes ressources et les différents invités d'honneur ont partagé leurs expériences avec les participants. La première formation portait sur " le développement personnel " ; la deuxième concernait " les fondamentaux de l'art oratoire ". La troisième, qui était un panel, a eu pour thème : " l'amélioration des métiers de l'accueil en Côte d'Ivoire ". Un quatrième module était en rapport avec " l'accueil Vip et image ". Par-dessus tout cela, il faut noter que la réussite d'un événement, d'une cérémonie dépend de tous ces éléments qui font l'objet de nos formations. La Côte d'Ivoire connait désormais un développement intégral et les métiers d'accueil doivent aussi suivre la cadence.

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Quel est le constat sur le terrain qui vous amène à faire une telle formation dans ces modules ?

J'ai moi-même été hôtesse. Par la suite, j'ai créé mon entreprise de communication et, au fur et à mesure, j'ai décidé d'améliorer mes compétences en ajoutant un nouveau projet à l'entreprise qu'a été la création d'une agence d'hôtesses. Et, dans la pratique, le constat est qu'autour de nous, surtout dans le secteur d'activités, beaucoup d'hôtesses ne sont pas formées. Certaines ont des diplômes, mais elles n'ont pas la qualité dans la pratique pour être des hôtesses professionnelles. C'est à partir de ce constat que nous avons décidé d'organiser cette formation dédiée aux métiers de l'accueil.

Qu'est-ce qu'une excellente hôtesse, est-ce la beauté plastique ou l'intellect ?

On va dire les deux, car il y a deux types d'hôtesses : il y a des hôtesses de l'évènementiel qu'on voit lors des cérémonies ou événements comme le nom l'indique, il y a aussi les hôtesses d'accueil qu'on retrouve dans les entreprises, les hôtels et bien d'autres lieux. Les métiers d'accueil ont des exigences, c'est pour cela que nous leur donnons tout un " background ". Car, c'est au moins la moindre des choses qu'une hôtesse ait des atouts professionnels et qu'elle soit une femme belle. Nous avons déjà formé, en interne, des gens. C'est pour cela que nous ouvrons celle-ci à de nouvelles personnes. Et ce sont, au total, cinquante (50) personnes que nous formons au cours de la dernière Fodeho.

Dans la Fodeho, il y a un volet développement personnel. Quel est niveau minimum exigé pour être pris en compte ?

Le niveau minimum, c'est le Baccalauréat et il faut être âgé 18 ans.

Le métier nourrit-il celles qui le pratiquent ? 

Oui ! A la fin de nos formations, nous décernons des certificats aux participantes. Aussi, nous avons déjà contacté des entreprises qui sont prêtes à embaucher les filles que nous avons formées. C'est d'abord un métier de rêve et nous encourageons les filles à vivre leur rêve. Par ces formations, nous sortons les métiers d'hôtesse et d'accueil de l'informel.

Mais, nous n'avons pas encore d'accompagnement institutionnel, c'est donc à raison que nous appelons les ministères de la Femme, de la Jeunesse et bien d'autres institutions étatiques à nous accompagner, parce qu'aujourd'hui, il y a une pléthore de filles diplômées, qui n'arrivent pas à travailler et qui essayent d'apprendre un métier pour s'insérer dans la société. Et le projet Fadeho est une alternative crédible pour permettre aux jeunes filles de suivre une formation de qualité, de réaliser leur rêve et de se faire une place au soleil.

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