Afrique de l'Ouest: Pollution des fleuves Bia et Tanoé - La Côte d'Ivoire et le Ghana envisagent des mesures conjointes

La Côte d'Ivoire et le Ghana se sont engagés à lutter contre la pollution des eaux des bassins qu'ils ont en partage. C'est ce qui ressort du premier jour, le mardi 14 mars 2023, à Accra, de la rencontre entre les autorités ivoiriennes et ghanéennes au sujet de la pollution des eaux des bassins en partage entre la Côte d'Ivoire et le Ghana (Bia -Tanoé). Ces rencontres prendront fin le 16 mars 2023. Les deux pays envisagent des mesures conjointes pour résoudre le problème dans les meilleurs délais.

En effet, le ministre des Eaux et Forêts, Laurent Tchagba, chef de la délégation interministérielle ivoirienne, a eu une séance de travail avec ses collègues ministres du Ghana. Il s'agit notamment de la ministre de l'Assainissement et des Ressources en Eau du Ghana, Cécilia Abena Dapaah; du ministre de la Terre et des Ressources naturelles, Samuel Abu Jinapor; du miinistre de l'Environnement, de la Science, de la Technologie et de l'Innovation, Dr Kweku Afriyie.

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Pour les deux pays la situation de la pollution des deux cours d'eau est préoccupante. Ces cours d'eau sont utilisés pour de multiples usages dont la production d'eau potable, la pêche, les activités agricoles et la production d'énergie hydro-électrique à travers les barrages d'Ayamé 1et 2. Il faut signaler que les portions ivoiriennes des deux bassins sont en aval où se trouve l'embouchure de la lagune Aby. La Bia et la Tanoé traversent plusieurs localités dont celle de Bianouan située dans le département d'Aboisso. Durant ce parcours, la qualité de l'eau est menacée par des activités anthropiques à savoir les rejets industriels, l'utilisation des intrants agricoles, l'insuffisance en assainissement mais aussi les eaux usées domestiques.

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En plus des activités polluantes classiques, l'orpaillage clandestin est devenu une source importante de la dégradation de l'environnement et de ces ressources en eau. Ces activités affectent la biodiversité, les écosystèmes terrestres et aquatiques et la santé humaine. Face à cette problématique, le Gouvernement Ivoirien après avoir entrepris des missions de terrain au plan national a envisagé une démarche diplomatique en direction du Ghana.

La mission conduite par le ministre des Eaux et Forêts Laurent Tchagba a pour objectif d'informer les autorités ghanéennes sur l'état de dégradation des fleuves Bia et Tanoé, et envisager des mesures conjointes pour résoudre le problème dans les meilleurs délais. Le cabinet du Ministère de l'Assainissement et des Ressources en Eau du Ghana, a servi de cadre pour la première séance de travail de cette mission en présence des quatre ministres cités plus haut. Pour la séance de travail, chaque pays a fait une présentation suivie de recommandations.

La création de l'autorité des bassins Comoé-Bia-Tanoé recommandée

Il faut noter que la présentation du Ghana a porté sur le système des rivières et les efforts du Gouvernement Ghanéen pour la sécurisation des ressources en eau. Elle a été faite par la Secrétaire Exécutive des Ressources en Eau du Ghana, Mme Adowoa Dorcas Paintsil.

Après quoi, la présentation ivoirienne a été l'affaire Dr Yeo Wonnan Eugène, Directeur Général des Ressources en Eau. Il a dressé l'état des lieux des ressources en eau, les usages et impacts des pollutions, les efforts du Gouvernement Ivoirien dans le suivi des rivières Tanoé et Bia. Aussi a-t-il fait des recommandations d'une part aux Gouvernements Ivoirien et Ghanéen et d'autre part au plan bilatéral et multilatéral.

Ainsi, il s'agit pour les Gouvernements ivoirien et ghanéen de faire arrêter les activités d'orpaillages et toute autre source de pollution; de promouvoir le suivi régulier des ressources en eau et la concertation entre les deux pays.

Au plan bilatéral, il a été proposé de réactiver le Sous-comité technique, l'élargir aux autres secteurs et le rendre permanent. Toute chose qui vise à assurer la veille environnementale sur les fleuves Tanoé et Bia. Toujours sur ce plan, les deux pays devraient coordonner et renforcer les actions de sécurité à la frontière. Il s'agit à travers cette action d'éviter les activités clandestines susceptibles d'impacter négativement la qualité de l'eau des fleuves Tanoé et Bia

Au plan multilatéral, il est question de prévoir une Conférence Constitutive des Chefs d'Etat et de Gouvernement des Etats membres (Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Ghana, Mali) de l'autorité des bassins Comoé-Bia-Tanoé. Et ce, en marge du prochain Sommet ordinaire des Chefs d'État de la Cedeao pour entériner les textes constitutifs et organiques de cette et prendre les décisions pour le démarrage effectif de ladite Autorité.

Au termes des présentations, Mme le Ministre a rassuré la délégation Ivoirienne de l'engagement du Gouvernement ghanéen à jouer sa partition. Quand au Ministre Laurent Tchagba, il a tenu à remercier les autorités ghanéennes pour les efforts déjà consentis. Rappelant les dangers auxquels les populations qui continuent d'utiliser ces ressources polluées sont confrontées, il a appelé les décideurs à agir vigoureusement .

Info: Dircom MEF

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