Ile Maurice: Inscription - Des pêcheurs à la pêche de leurs cartes

Les 14 Fisheries Posts ont été pris d'assaut dès les premières minutes de cette première journée d'inscription. Pour la grande majorité des aspirants, détenir un permis de pêche leur permettra de bénéficier des divers avantages rattachés à cette carte.

À Grand-Gaube, ils ont été nombreux à se rendre à cette journée portes ouvertes, à l'instar de Joëlle Émile Marie. Âgée de 21 ans, elle confie vouloir marcher dans les pas de son père. "Dans la famille - où il y a sept enfants -, nous avons toujours eu une passion pour la mer. Depuis que je suis enfant, j'ai toujours posé des questions à mon papa pour qu'il m'apprenne ce métier." Bien qu'elle constate que ce travail attire plus les hommes, elle soutient que les femmes y ont aussi leur place. "Certes, c'est un métier à risque, mais il ne faut pas s'aventurer en mer si les conditions ne s'y prêtent pas. On ne peut pas mettre sa vie et celle des autres en danger", ajoute cette habitante de Roche-Terre.

Pour elle, ce permis n'a rien à avoir avec un bribe électoral. Elle met en avant que plusieurs personnes sortent en mer sans pour autant avoir une carte de pêcheur. "Si vous vous faites épingler par les garde-côtes, vous avez à payer une amende. Au moins, maintenant, vous êtes en règle." Même son de cloche de Luis Jean Marc Lebrasse qui exerce ce métier depuis longtemps. "Depuis mes 18 ans, j'ai entamé des démarches pour l'obtention d'un permis. Aujourd'hui, j'ai 49 ans et j'espère que cela va se concrétiser." Tout comme Joëlle Émile Marie, ce métier, il le doit à son père. "Je connais la mer, j'ai même pris de l'emploi à bord de grands bateaux, et voyagé en pleine mer, pendant 15, voire 20 jours. Le travail ne me fait pas peur."

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À Poudre-D'or, Frédérick Marie reconnait que la pêche reste une histoire de famille. "Mon grand-père et mon père m'y ont initié. Aujourd'hui, à 46 ans, c'est toute ma vie." Ce qui l'a fait se déplacer en ce lundi, c'est surtout les facilités rattachées à la carte de pêcheur. "Obtenir ces facilités nous permettra d'avancer. Comme tout métier, travailler dans le secteur de la pêche n'est pas simple. Nous mettons notre vie en danger. Quelques fois, en lisant les commentaires laissés par les internautes sur les sorties en mer, cela nous agace. Surtout quand nous n'hésitons pas pour aller secourir les autres." Grâce à ce permis, il pense que plusieurs personnes pourront également s'éloigner des fléaux comme la drogue.

Il ne faut pas être attaché à l'argent si l'on veut devenir pêcheur. C'est, du moins, ce qu'avance Jean Paul Joyanee qui veut prendre la relève de son père. "Suite à un problème de santé, il est aujourd'hui amputé de ses deux jambes. Mais comme il a déjà un bateau, un moteur, et d'autres équipements, je ne vois personne d'autre prendre la relève. D'autant que j'ai quatre enfants à élever." Pour ce quadragénaire, la mer nourrit son homme, et il faut être reconnaissant envers elle. "Il faut juste savoir en tirer profit. Mais ne pas aller contre elle, si elle est démontée, il ne faut pas persister et aller chercher du poisson."

Pour rappel, cette démarche d'octroi de permis découle des Budgets 2021-2022 et 2022- 2023. Mille cartes seront remises lors de cet exercice d'inscription. Selon Sudheer Mudhoo, ministre de la Pêche, même les toxicomanes ne seront pas laissés sur la touche. "Pour les personnes impliquées dans les délits de drogue, en tant que consommateurs, leurs demandes seront considérées. Pour leur donner une nouvelle chance." Par contre, pas de tolérance envers ceux impliqués dans le trafic de drogue. L'exercice se poursuit aujourd'hui jusqu'à 18 heures.

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