Afrique: Les services du FMI et le Burundi concluent un accord ad-referendum sur un programme de 40 mois au titre de la facilité élargie de crédit (FEC)

IMF, International Monetary Fund
document

Les communiqués de presse de fin de mission contiennent des déclarations des équipes des services du FMI qui rendent compte de leurs conclusions préliminaires après leur visite dans un pays. Les avis exprimés dans la présente déclaration sont ceux des services du FMI et ne correspondent pas nécessairement à ceux du conseil d'administration du FMI. À partir des conclusions préliminaires de cette mission, les services du FMI établiront un rapport qui, sous réserve de l'approbation de la direction, sera présenté au conseil d'administration pour examen et décision.

Washington, DC: Une équipe du Fonds Monétaire International (FMI) dirigée par Mme. Mame Astou Diouf, chef de mission pour le Burundi, s'est rendue à Bujumbura du 2 au 12 février et a tenu des réunions virtuelles du 22 février au 6 avril pour discuter avec les autorités burundaises du soutien du FMI à leurs politiques macroéconomiques et plans de réforme.

A l'issue des discussions, Mme. Mame Astou Diouf, a publié la déclaration suivante:

« Les autorités burundaises et les services du FMI ont conclu un accord ad-referendum pour un nouveau programme de 40 mois au titre de la Facilité de Crédit (FEC) avec un accès de 200,2 millions de DTS (soit environ 261,7 millions de dollars, représentant 130 pour cent de quota du Burundi). Il s'agit du premier programme de qualité de Tranche Supérieure de Crédit pour le Burundi soutenu par le FMI depuis 2016. Il vise à soutenir un ensemble de politiques macroéconomiques bien calibrées pour rétablir la viabilité extérieure, renforcer la viabilité de la dette, tout en soutenant la reprise économique après les récents chocs et en créant un espace budgétaire pour assurer une croissance accélérée et inclusive. L'accord ad-referendum devra être soumis à l'approbation de la direction du FMI et à l'examen du conseil d'administration de l'institution.

%

« Les entretiens tenus avec les autorités burundaises ont porté sur les développements macroéconomiques récents, l'impact des différents chocs internes et externes auxquels le Burundi continue d'être confronté ainsi que les politiques macroéconomiques et l'agenda de réformes structurelles envisagées par les autorités.

« L'économie burundaise a été touchée par plusieurs chocs, ce qui a interrompu la reprise économique amorcée après la pandémie de COVID-19 et accentué les déséquilibres macroéconomiques. Un retard de précipitations au cours du dernier trimestre de 2022 et un déficit de disponibilité en engrais - du à la hausse des prix dans un contexte d'accès limité de devises pour les importations, la perturbation des chaines d'approvisionnement liée à la guerre en Ukraine et une production intérieure d'engrais insuffisante pour couvrir la demande des agriculteurs locaux--ont entravé la production agricole. Les épidémies de fièvre de la vallée du Rift et de fièvre porcine ont eu un impact sur le cheptel. La hausse des prix des importations provoquée par la guerre en Ukraine a fait grimper l'inflation, creusé le déficit budgétaire et accentué la pression sur le compte courant de la balance des paiements.

« Selon les estimations, la croissance réelle du PIB a ralenti à 1,8 % en 2022 (contre 3,1 % en 2021). Elle devrait cependant remonter à 3,3 % en 2023. Le retard de la récolte et la baisse de la production de 2022 pourraient impacter la production agricole de 2023 en raison de leurs effets escomptés en termes de réduction de la disponibilité des terres et des semences.

« Les pressions inflationnistes n'ont pas diminué. L'inflation s'est établie en moyenne à 18,9 % en 2022 et a continué à s'accélérer (28,6 % en glissement annuel à la fin du mois de janvier 2023), sous l'effet des prix des denrées alimentaires. Elle devrait rester élevée, à environ 18 % en 2023.

« Avec l'appui du programme FEC, les autorités burundaises ont planifié un vaste programme de réformes macroéconomiques à court et à moyen terme visant à relever les principaux défis :

« Un assainissement de la politique budgétaire qui soutienne la viabilité de la dette tout en protégeant les populations les plus vulnérables. La situation budgétaire devrait se détériorer au cours de l'exercice 2022/23 (juillet-juin) en raison de la faible collecte des recettes, due notamment la modeste retombée des mesures adoptées dans les deux dernières lois de finances, et des dépassements de dépenses, en partie dus à de larges subventions aux engrais. Un retour à l'assainissement budgétaire est prévu à partir de l'exercice 2023/24 grâce à des efforts amplifiés de recouvrement des recettes et des économies sur les dépenses courantes, tout en préservant les dépenses sociales et l'accélération des investissements efficaces prévue dans le cadre du Programme d'Investissement Public (PIP) des autorités. A moyen terme, la dette publique devrait s'inscrire dans une tendance baissière.

« Rééquilibrage des comptes extérieurs et diminution progressive du financement monétaire. La banque centrale (BRB) est engagée à recalibrer les politiques monétaires et extérieures pour pallier les réserves de change insuffisantes (1,5 mois d'importations prospectives à fin 2022) et l'importante prime de change sur le marché parallèle. Dans la perspective du rééquilibrage des comptes extérieurs, la BRB a commencé à libéraliser le marché des changes et à réduire les octrois de financement aux banques commerciales. Cela contribuera également à réduire les pressions inflationnistes. De plus, limiter le financement monétaire par la BRB est également important pour le rééquilibrage des comptes extérieurs.

« La bonne gouvernance et les réformes structurelles seront au coeur du programme des autorités à moyen terme afin de garantir un environnement des affaires propice à la création d'emplois et à une croissance diversifiée et inclusive tirée par le secteur privé.

« La mission a rencontré S.E. le Premier Ministre Gervais Ndirakobuca ; S.E. Audace Niyonzima, Ministre des Finances, du Budget et de la Planification Economique (MFBPE) ; M. Dieudonné Murengerantwari, Gouverneur de la Banque de la République du Burundi (BRB) ; M. Désiré Musharitse, Premier Vice-Gouverneur de la BRB ; Mme. Francine Inarukundo, Secrétaire Permanente du MFBPE. La mission a également rencontré d'autres hauts fonctionnaires du gouvernement et de la BRB, ainsi que des représentants du secteur bancaire, du secteur privé, d'organisations non gouvernementales et de la communauté des partenaires au développement.

« La mission aimerait remercier les autorités burundaises pour leur chaleureuse hospitalité, leur coopération ainsi que pour les échanges fructueux et ouverts.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.